Important gradient isobarique sur l'Ouest de l'Europe et la France entre le 24 et le 25 novembre 2024 – Modèle GFS via meteociel.fr

C'est donc un puissant vent de Sud qui s'est levé sur notre pays entre le dimanche 24 et le lundi 25 novembre, se montrant particulièrement insistant entre les Pyrénées en journée de dimanche et le Centre-Est du pays le lendemain.

Vent puissant et foehn près des Pyrénées le 24 novembre

C'est du côté des Pyrénées, et notamment sur l'Ouest du massif sur les Pyrénées-Atlantiques (placées en vigilance orange par Météo-France) que le vent a soufflé le plus fort durant cette journée du 24 novembre. On a par exemple pu relever :

• 189km/h à Iraty (64) : station de relief très exposée au vent de Sud avec des records à plus de 200km/h
• 132km/h au Pic du Soum Couy (64) 
• 124km/h à la Pointe de Socoa (64)
• 107km/h à Adast (65)
• 105km/h à Bustince (64) et au lac d'Ardiden (65)
• 97km/h à Hendaye (64)

Rafale de vent de 189km/h relevée le 24 novembre 2024 à Iraty – 1427m – Météo-Villes

Ces puissantes rafales de vent ont engendré des dégâts parfois notables sur le secteur avec de nombreuses chutes d'arbre et des dégâts sur certaines infrastructures.

Dégâts après la tempête à Saint-Jean-de-Luz (64) en début de journée du lundi 25 novembre 2024 – Photo : Jean-François Irigoyen

L'élément le plus notable fut toutefois l'effet de foehn accompagnant ces puissantes rafales de vent de Sud. Sous celui-ci, les températures se sont en effet envolées près des Pyrénées durant cette journée, notamment sur les Pyrénées-Atlantiques une nouvelle-fois. On a pu relever jusqu'à :

• 28.1°C à Navarrenx (64)
• 26.4°C à Benejacq (64)
• 26.3°C à Lasseube (64)
• 26.2°C à Orthez (64)
• 25.9°C à Pau (64)
• 25.8°C à Lagor (64)
• 25.7°C à Aicirits (64)

Températures maximales relevées sur le Sud de l'Aquitaine en journée du 24 novembre 2024 – via meteociel.fr

Grande douceur et tempête sur le Centre-Est en journée du 25 novembre 

A partir de la soirée du 24 novembre, le vent s'est également nettement renforcé sur le Centre-Est de la France alors que 9 départements avaient été placés en vigilance orange par Météo-France à partir de 00h le 25 novembre. Dans le même temps, les puissantes rafales ont également persisté jusqu'en milieu de journée avec une valeur exceptionnelle de 197km/h relevée à Iraty en début de matinée et jusqu'à 121km/h en fin de nuit du côté de la Pointe de Socoa.

C'est néanmoins du côté du Centre-Est du pays que la tempête fut la plus étendue et la plus marquée durant cette journée du 25 novembre. Les rafales les plus virulentes ont d'abord été observées près des reliefs du Massif Central avec régulièrement plus de 100-110km/h sur ces secteurs, se propageant également jusqu'à la basse vallée de l'Yonne où quelques dégâts ont été relevés et où près de 3000 foyers ont été privés d'électricité en début de journée.

Dégâts suite aux fortes rafales de vent au stade d'athlétisme d'Auxerre en début de journée du 25 novembre 2024 – Via Twitter @meteo_89

Ce flux de Sud très dynamique s'est également accompagné d'une douceur parfois exceptionnelle sur une large partie de la France avec des températures minimales restant particulièrement élevées, notamment sur l'Ouest et le Nord du pays. On a par exemple relevé pas moins de :

• 20.9°C à Dax (40)
• 20.6°C à la Pointe de Socoa (64)
• 17°C à Leucate (11)
• 16.8°C à Bergerac (24) et Tarbes (65)
• 16.4°C à Bordeaux (33)
• 16.3°C à Romorantin (41)

Températures minimales le 25 novembre 2024 sur la France – via meteociel.fr

En cours de matinée, les virulentes rafales de vent se sont propagées vers les plaines du Centre-Est du pays, impactant particulièrement la région lyonnaise jusqu'en fin de journée.

Chute d'arbre à Tassin-la-Demi-Lune (69) en matinée du 25 novembre 2024 – Photo : Cécile Jamin

C'est en effet sur Lyon et ses alentours que les rafales les plus virulentes ont été relevées en plaine durant la journée, se propageant dans une moindre mesure jusqu'au val de Saône et à la Bresse. Les stations de Saint-Exupéry et Lyon-Bron ont toutes deux relevé des rafales jusqu'à 125km/h, soit de nouveau records mensuels pour ces deux stations et une valeur située à seulement 1km/h du record absolu pour la station de Lyon-Bron.

Sur le lyonnais, les rafales de vent ont dépassé les 100km/h durant plus de sept heure, ce qui est particulièrement peu fréquent pour ce secteur. En conséquences, les chutes d'arbres se sont montrées particulièrement nombreuses, comme au parc de Parilly où celles-ci se comptaient par dizaines.

Chutes d'arbre au parc de Parilly à Lyon en journée du 25 novembre 2024 – Photo : Adrien Desestret via @Lyonmeteo69

Les dégâts ont de ce fait été notables sur le secteur et de nombreux foyers ont été privés d'électricité en raison des chutes d'arbres sur les infrastructures électriques.

Chute d'arbre entraînant une coupure de courant à Bron (69) le lundi 25 novembre 2024 – Photographie : Laurie Abadie via Le Progrès

Les rafales de vent et chutes d'arbres associées ont également engendré de nombreuses difficultés de circulation sur la région. Certains véhicules ont par exemple été couchés par les rafales sur le Sud de l'agglomération.

Camion renversé par le vent près sur l'A47 de Givors en journée du 25 novembre 2024 – Photo : Julien Papoo Poulenard via @Lyonmeteo69

La tempête a ensuite rapidement perdu en intensité en fin de journée avec l'arrivée d'un front par le Nord-Ouest. Celle-ci s'est montrée parfois exceptionnelle sur le secteur, notamment sur la région lyonnaise où les dégâts ont été les plus nombreux. On a pu relever sur cette journée :

• 143 km/h à St-Chamond-l'Horme (42)
• 125 km/h à Lyon (69)
• 120 km/h à Monistrol-sur-Loire (43)
• 114 km/h à Bourgoin-Jallieu (38)
• 110 km/h à Reventin (38)
• 109 km/h à Mâcon (71)

Rafales de vent maximales durant la journée du 25 novembre 2024 sur la région Auvergne-Rhône-Alpes – via meteociel.fr

Au final, cette tempête liée à la dépression Bert aura engendré des rafales de vent notables sur une large partie du pays, notamment entre les Pyrénées, le Centre-Est et le Centre du pays où celles-ci se sont parfois montrées records pour un mois de novembre. Plusieurs milliers de foyers ont été privés d'électricité et les dégâts ont été parfois notables, particulièrement sur la région lyonnaise où celle-ci fut l'une des plus fortes tempête depuis le début des relevés météorologiques.

Rafales de vent maximales relevées sur la France entre le 24 et le 25 novembre 2024 – Météo-Villes

La neige s'est invitée de manière précoce la semaine dernière. Quelles sont les tendances pour le mois de décembre ? Les flocons peuvent-ils de nouveau se montrer en plaine d'ici Noël ? Éléments de réponse

Quelles tendances pour le mois de décembre ?

Températures

Selon le modèle américain, les températures du mois de décembre se situeraient globalement au dessus des normales de saison sur la France. Il semblerait que l'excédent thermique par rapport aux moyennes d'un mois de décembre classique soit plus net sur les régions du nord tandis qu'il serait modeste au sud, où le mois serait plus ou moins de saison. Cette tendance évoque donc un mois de décembre relativement doux, sans excédent majeur, pouvant donc laisser passer le froid de manière épisodique.

Anomalies thermiques hebdomadaires envisagées en décembre 2024 - modèle américain via tropicaltidbits.com

Le modèle européen, quant à lui, est un peu moins doux. S'il envisagé une première semaine douce dans la moitié sud, celle du 9 au 15 décembre serait neutre. Un petit excédent thermique reviendrait durant la semaine du 16 ai 22 décembre puis les températures retrouveraient des niveaux dans les normales durant la semaine de Noël. Avec pareil scénario, le froid pourrait donc se manifester de manière épisodique et la période des fêtes ne sera pas à l'abri.

Anomalies thermiques hebdomadaires envisagées en décembre 2024 - modèle européen via ECMWF

Précipitations

Pour qu'il puisse neiger, il faut évidemment de l'instabilité. Selon le modèle américain, ce mois de décembre 2024 pourrait afficher une pluviométrie assez classique en France. La semaine du 9 au 15 décembre serait plutôt calme mais la deuxième partie du mois, incluant la période des fêtes, pourrait s'avérer assez humide, surtout sur la partie nord de l'hexagone. De quoi autoriser de la neige ?...

Anomalies pluviométriques hebdomadaires envisagées en décembre 2024 - modèle américain via tropicaltidbits.com

Le modèle européen propose un début de mois de décembre humide aux abords du golfe du Lion mais sec au nord. Puis, la semaine du 9 au 15 décembre serait globalement calme, validant l'option de son homologue américain. En revanche, il ne dégage aucune tendance franche pour la deuxième moitié du mois de décembre, ce qui laisserait ouvert le champ des possibles.

Anomalies pluviométriques hebdomadaires envisagées en décembre 2024 - modèle européen via ECMWF

Neige : phénomène impossible à prévoir à plusieurs semaines

Il est primordial de rappeler qu'il est impossible de prévoir un épisode de neige en plaine à plus de quelques jours d'échéance. La raison est simple : la neige est généralement un phénomène local et qui dure rarement dans le temps. Or, les tendances à plusieurs semaines sont des tendances à grande échelle, lissant les moyennes et masquant les épiphénomènes. Le meilleur exemple est l'épisode de neige du jeudi 21 novembre dernier entre la Normandie et l'Alsace. Il est intervenu dans un mois globalement plus doux que la normale, affichant un écart de +0,8°C au 25 novembre. Preuve qu'une moyenne plus douce n'empêche pas quelques jours froids et potentiellement neigeux.

Écart à la normale des températures moyennes en France du 1er au 25 novembre 2024 - via infoclimat.fr

De même que pour les températures, les tendances à long terme ne permettent pas de révéler un bref épisode perturbé. Ce mois de novembre 2024 terminera probablement avec un déficit pluviométrique en France, particulièrement lié à la première quinzaine très anticyclonique. Pour autant, cela n'a pas empêché l'agitation de s'inviter au cours des derniers jours et à la neige de tomber en plaine jeudi 21 novembre dernier. Preuve qu'un mois plus sec que la normale peut lui aussi être le théâtre d'un ou plusieurs épisodes de neige.

Écart à la normale de la pluviométrie en première quinzaine de novembre 2024 - via JMA

Noël blanc : un fait de plus en plus rare

Il faut remonter 13 ans en arrière pour retrouver un Noël blanc en plaine en France. Ce dernier avait mis un point d'orgue à un mois de décembre 2010 particulièrement hivernal. Dans la moitié nord, une succession d'épisodes neigeux avaient rythmé le mois. L'un d'eux survient le vendredi 24 décembre 2010 pour le Réveillon. Le nord-est de la France est le plus touché, notamment l'Alsace et la Lorraine où les chutes de neige se prolongent tout au long de la nuit de Noël. Le 25 décembre 2010, la couche de neige est souvent de 20 à 40 cm en plaine sur ces régions, où cela faisait 40 ans qu'on avait plus vu un Noël aussi enneigé ! La station de Strasbourg mesure officiellement 26 cm le matin de Noël !

26 cm de neige officiellement relevés à Strasbourg le 25 décembre 2010 - via infoclimat.fr

Cela fait maintenant près de 14 ans que la France n'a plus vécu de Noël blanc en plaine. Avec le réchauffement, les probabilités de voir un manteau blanc recouvrir les plaines le 25 décembre sont de plus en plus faibles, y compris dans l'est de l'hexagone. Par exemple, Besançon n'a connu que 2 Noëls blancs depuis 1991 (en 2001 et 2010), soit seulement deux occurrences en 32 ans ! Cela arrivait plus fréquemment par le passé. Par exemple, si l'on prend une même période de 32 ans entre 1949 et 1981, il y avait eu 6 Noëls blancs à Besançon.

Noëls blancs à Besançon depuis 1949 - Météo France

Si l'occurrence de Noël blanc ne fait que baisser compte tenu du réchauffement global, ces données montrent aussi qu'un Noël les pieds dans la neige n'a jamais été une norme en France. Il y a toujours eu plus de Noëls sans neige que de Noëls avec en région de plaine.

Après le passage de la tempête Caetano ayant notamment provoqué de fortes rafales de vent mais aussi des chutes de neige jusqu'en plaine ce 21 novembre (>>), c'est au tour de la dépression BERT de faire parler d'elle en ce week-end. Cette dépression, incroyablement creuse (moins de 940hPa en son centre ce samedi) circule actuellement aux abords des Iles Britanniques, provoquant d'importantes intempéries sur l'Irlande et le Royaume-Uni. Mais cette dépression est également responsable de plusieurs phénomènes sur notre pays, principalement pour les deux journées du dimanche 24 et du lundi 25 novembre.

En effet, à l'avant de cette dépression, c'est un très vigoureux flux de Sud à Sud-Ouest qui s'est brusquement mis en place ce week-end avec à la clé : douceur (voire chaleur), vents violents mais aussi un futur épisode cévenol...

Synoptique générale - lundi 25 novembre 2024 - ECMWF

La masse d'air à 850 hPa atteint même des records pour cette période de l'année...

Et cette situation ressemble un peu à celle du 25 novembre 2006 (date de référence pour les records de douceur durant la dernière décade de novembre).

Vigilance aux vents violents

Le premier phénomène est en effet au niveau des vents, qui se sont sensiblement accélérés ce dimanche. Entre ces journées de dimanche et de lundi, de violentes rafales de vents sont notamment attendues en deux secteurs :

• Sur l'Ouest de la chaine Pyrénéenne avec des rafales pouvant atteindre voire dépasser les 100km/h par déferlement dans les vallée et le piémont, et même très localement plus de 150km/h sur les crêtes et cimes les plus exposées;
• Dans le Massif-Central mais également en région Lyonnaise et Stéphanoise avec là également des rafales pouvant atteindre les 100km/h, et bien plus sur les sommets exposés (110 à 130km/h).

De fortes rafales sont également attendues en cette journée de dimanche sur le nord de la Bretagne ainsi que sur la Manche, avec des rafales pouvant atteindre les 100km/h (voire localement plus sur les caps).

Dépression Bert - rafales maximales prévues les 24 et 25 novembre 2024 - Météo-Villes

Preuve des rafales très importantes possibles en montagne, une rafale de 189km/h a été atteinte sur la station d'Iraty (Pyrénées-Atlantiques) à 1427m d'altitude ce dimanche. Même si cette station est particulièrement exposée aux violentes rafales de vent en flux de Sud, cette valeur reste assez remarquable.

Pour cette raison, un total de 7 départements sont places en vigilance orange pour ces deux jours :

• Dimanche 24 novembre : Pyrénées-Atlantiques
• Lundi 25 novembre : Loire, Haute-Loire, Rhône, Puy-de-Dôme, Allier, Saône-et-Loire

Vigilance météorologique pour les 24 et 25 novembre 2024 - Météo-France

Retour de la douceur voire de la chaleur

Le second phénomène lié à cette dépression demeure celui de la spectaculaire envolée des températures... A la faveur de ce flux de Sud, c'est une masse d'air anormalement douce qui a envahi l'intégralité du pays de manière brutale (10 à 15°C de hausse en l'espace de 48 heures sur la plupart des régions).

Ce dimanche après-midi, les températures sont quasiment partout supérieures à 15°C, approchant même la barre des 20°C sur le nord de la Bretagne ou même dans le Pas-de-Calais. Plus impressionnant encore, le seuil de chaleur (25°C) est franchi au pied des Pyrénées par effet de foehn (25.9°C à Pau).

Températures maximales du dimanche 24 novembre 2024 (à 14h) - Météo-Villes

Une valeur exceptionnelle de 28.1°C a d'ailleurs été mesurée sur la station de Navarrenx (Pyrénées-Atlantiques), soit des températures digne du plein été alors que nous sommes à quelques jours seulement du mois de décembre !

Tout aussi remarquable, cette douceur va persister même au cœur de la nuit. A la faveur de ce vent incroyablement doux, les températures resteront aux alentours des 21 à 23°C tout le long de la nuit du dimanche au lundi sur les Pyrénées-Atlantiques et les Hautes-Pyrénées... avant une baisse soudaine pour l'après-midi lors de l'arrivée d'un front pluvieux d'origine océanique.

Températures prévues ce lundi 25 novembre au matin (06h) - Modèle Arome via Météociel

Un épisode cévenol à attendre jusqu'à lundi soir

Troisième phénomène classique lors d'un flux de Sud... l'initiation d'un épisode pluvieux cévenol. Les premières pluies initiées ce dimanche sur la barrière cévenole vont se poursuivre tout en se renforçant au cours de la journée de lundi. A l'approche du front froid océanique, les intensités pourraient être temporairement importantes en fin d'après-midi et soirée sur les Cévennes Gardoises et Ardéchoises (loc. 30 à 40mm en une heure).

Au total d'ici demain soir (soit en moins de 48 heures), les cumuls devraient être compris entre 150 et 200mm sur ces Cévennes, avec des pointes non exclues autour des 250mm. Le piémont et les plaines seront bien moins lotis, avec des cumuls qui seront le plus souvent inférieurs à 50mm en Ardèche et dans le Gard.

Épisode cévenol - cumul des précipitations jusqu'en soirée du lundi 25 novembre 2024 - Modèle Arome via Meteociel

Ce 21 novembre, le passage de la dépression Caetano a provoqué un important conflit de masse d'air aboutissant à des chutes de neige en plaine depuis la Normandie jusqu'au Grand-Est, en passant par le bassin Parisien ou encore la Bourgogne. Jusqu'à 4 centimètres de neige ont été relevés à Paris-Montsouris, soit la couche au sol la plus importante en novembre sur la capitale depuis 1968. Mais dans certaines régions, il est tombé de 20 à 30cm notamment sur les plateaux Normands, dans le sud des Yvelines ou encore sur l'Alsace.

Deux questions peuvent désormais se poser :

• ces chutes de neige en novembre sont-elles rares en France ?
• des chutes de neige précoces augurent-elles un prochain hiver rude et froid ?

Pour y répondre, nous allons analyser plusieurs occurrences (liste non exhaustive) d'épisodes neigeux en plaine en France en novembre, et regarder le bilan climatique de l'hiver ayant suivi.

14 novembre 2019 : important épisode neigeux dans le Centre-Est et en vallée du Rhône

Le 14 novembre 2019, de fortes chutes de neige se produisent jusqu'en plaine le long du Rhône, notamment entre Valence, Lyon et Romans-sur-Isère.

On relève 11cm à Saint-Etienne, 15cm à Valence et à Lyon-St-Exupéry, 21cm à Grenoble-St-Geoirs et même entre plus de 30cm à moins de 600m d'altitude en Isère, au col de Rossatière. Ces chutes de neige provoquent d'importantes coupures d'électricité sur ces régions (plus de 330 000 foyers privés d'électricité au plus fort de la tempête). Le lendemain, le 15 novembre, d'autres chutes de neige consécutives à la remontée de l'épisode neigeux Rhodanien ont été observées principalement en Région Parisienne, déposant dans le meilleur des cas 2 à 3cm de neige.

Chute de neige sur l'A7 près de Valence le 14 novembre 2019 - Viewsurf

07 novembre 2016 : chutes de neige très précoces en région Parisienne

Le 7 novembre 2016, de faibles chutes de neige sont tombés sur Paris et, plus remarquable, la neige a tenu au sol et formé une couche de quelques centimètres sur le Sud de l'Ile de France entre Essonne et Seine-et-Marne. Si la couche est restée très mince, le caractère remarquable demeure la date : 7 novembre, il s'agit encore de la chute de neige la plus précoce dans la région Parisienne depuis 1980.

Neige à Montreuil (Guillaume Armany) et Fontainebleau (Bon Brute Truand) - 7 novembre 2016

Seconde moitié de novembre 2013 - des chutes de neige jusqu'en Provence ! 

La seconde partie du mois de novembre 2013 fut particulièrement froide et perturbée. Des chutes de neige abondantes et collantes sont relevés sur le Centre-Est de la France avec jusqu'à 40cm à Saint-Etienne, 20cm à Lyon et plus de 60cm sur les hauteurs du Pilat. En fin de journée, les chutes de neige se propagent jusqu'au Centre et au Nord-Est. Le 27 novembre, une seconde coulée froide touche les régions de l'Est et subit un regain d'instabilité en arrivant sur la Méditerranée, provoquant des chutes de neige jusqu'en Camargue avec des sols blanchis à Arles ou aux Saintes-Maries-de-la-Mer et jusqu'à 3-5cm près de Miramas.

Les arènes d'Arles sous la neige du 27 novembre 2013 - Météo-Villes

Du 25 au 28 novembre 2010 : abondantes chutes de neige sur de nombreuses régions

Dès le 25 novembre 2010, de l'air froid d'origine sibérienne déferlait sur la France. En venant buter sur une dépression sur l'Atlantique, ce froid se chargeait d'humidité et provoquait d'importantes intempéries hivernales, notamment sur le nord du pays.

Le 25 novembre, des chutes de neige se produisent entre la Touraine et la Lorraine, puis se généralisent à toutes les régions du Nord, dont l'Ile-de-France. Le lendemain 26 novembre, ces chutes de neige glissent vers Rhône-Alpes d'une part (notamment Lyon, Annecy, Chambéry, Grenoble), avant de s'étendre sur toutes les régions allant du Périgord à la Bourgogne en passant par le Massif-Central.

Le 27 novembre, de fortes averses de neige ont lieu dans la soirée du 27 vers Dunkerque où il tombe 10 cm. Enfin le 28, une zone de neige se forme sur les Pays de la Loire et prend de l’ampleur en se dirigeant vers l’Orléannais puis le sud de l’IDF et de la Champagne. Il tombe 15 à 20 cm de neige collante près d’Orléans (un record depuis la 2eme guerre mondiale) et 2 à 8 cm de neige sur le sud du 91 et surtout du 77.

20 cm de neige sur Orléans le 28 novembre 2010 au soir - Robin Richard

Du 22 au 26 novembre 2005 - agitation neigeuse sur la plupart de la France

Durant cinq jours à la fin novembre 2005, des chutes de neige sont constatées dans de nombreuses régions de plaine, au nord comme au Sud. Le 22 novembre 2005, de fortes chutes de neige ont lieu au-dessus de 500 m sur le sud de la Corse. Le 23 novembre, il neige à l’intérieur du département des Bouches-du-Rhône et sur une partie du Var. Dans la nuit du 24 au 25 novembre 2005, une perturbation très active, accompagnée de neige dans l’est, traverse toute la France. Il tombe 10 à 15 cm sur la Lorraine, la Franche Comté, Bourgogne et région Rhône-Alpes (15 à 20 cm à Grenoble). D’autres chutes de neige ont lieu à l’arrière, le 25 novembre, sur la Bretagne et la Normandie (parfois 10 à 15 cm). Une averse de neige sur Paris dans la journée.

Dans la nuit du 25 au 26 novembre 2005, la Vendée est touchée par une neige lourde qui provoque des dégâts (15 à 30 centimètres, 17000 foyers privés d’électricité ) alors que zone de neige descend de la mer du nord pour envahir le Nord Pas de Calais (15 cm à Maubeuge) puis les départements au nord de la Seine et l’Ile de France. Dans la matinée du 26 novembre 2005, il tombe environ 3cm à Paris et sa région. Il pleut sur les côtes où l’on observe un redoux. Par la suite, la neige tombe plutôt dans l’est.

Chutes de neige en Vendée le 26 novembre 2005 à Mouilleron-le-Captif et Saint-Gilles-Croix-de-Vie - climat-vendee.fr

20 et 21 novembre 1999 : tempête de neige en Provence et vallée du Rhône

Le matin du samedi 20 novembre 1999, les automobilistes empruntant l’autoroute A7 s'apprêtaient à vivre des heures éprouvantes. La neige observée sur les Baronnies s'étendit rapidement vers la vallée du Rhône et le Vivarais. Plus globalement, toute la moyenne Vallée du Rhône et l'Ouest de la Provence subirent un évènement neigeux majeur et particulièrement précoce. On mesure 60cm à Montélimar, 35cm à Malaucène, 30cm à Valréas, Roquevaire, 23cm à Orange et 15cm à Aix-en-Provence. Cette neige très lourde provoque de très importants dégâts. Des milliers d’automobilistes finissent alors par être piégés sur l’autoroute A7, entre Valence et Montélimar.

Belcodène (13) sous la neige - 20 / 21 novembre 1999 - Belcodène

Fin novembre 1993 : vague de froid et pluies verglaçantes

En 1993, une vague de froid très hâtive s'installe avec des gelées se généralisant dés le 18 novembre. Ces gelées s'accentuent pour atteindre –10 à –12º dans le Centre et le Nord-Est entre le 22 et le 24 novembre (-12º à Clermont-Ferrand et Nevers, -11º à Vichy, -10º à Belfort).

Quelques flocons de neige sont dès lors constatés partir du 21 novembre sur la moitié Nord (dont à Paris lors de la journée du 25 novembre), puis des pluies verglaçantes sur le Lyonnais le 24 novembre. Le 30 novembre, un redoux généralisé est accompagné de pluies verglaçantes, les routes finissant par être transformées en véritables patinoires sur le Nord-Pas-de-Calais, la Picardie, l’Ile de France et le Centre. Le 1er décembre, 2 à 8cm de neige sont observées dans le quart Nord-Est.

Paris sous la neige le 25 novembre 1993 & épisode de pluies verglaçantes en Ile-de-France le 30 novembre 1993

Novembre 1985 : mois de novembre le plus froid jamais mesuré

A ce jour, le mois de novembre 1985 est le mois de novembre le plus froid dans les annales (indicateur thermique national de 5.4°C, soit 1.5°C sous les moyennes 1991-2020). Pratiquement aucune région n'est épargnée par la neige. Quelques records de froid sont battus dès fin octobre avec la persistance du brouillard. 

Le 24 novembre, on relève 15 cm à Cherbourg, 12 cm à Strasbourg, 6 cm à Poitiers, ou encore un léger saupoudrage à Carcassonne et à Bordeaux. On relève jusqu'à -14.5°C à Lus-la-Croix-Haute (26) le 27 novembre. - la neige apparaît un peu partout et les gelées sont quasiment permanentes, sauf sur le littoral. On relève également niveau températures jusqu'à -11° à Dijon, le 27 novembre et -13° au Puy-en-Velay.

Début novembre 1980 - records de froid et neige historiquement précoce

Une masse d'air polaire envahit la France durant une dizaine de jours au début du mois de novembre 1980 si bien qu'on retrouve des gelées sur presque toute la France dès le 2 novembre. Le 4, on relève jusqu'à -8°C à Nevers et certains secteurs observent une journée dégel. Le même jour, on observe de la neige jusqu'à Carcassonne (3cm), l'une des chutes les plus précoces jamais observées sur le secteur. Le 5  puis le 6 novembre, la neige s'étend à tout l'Ouest, le Sud-Ouest du pays et même près de la Méditerranée, avec jusqu'à 50cm à Aubenas et Privas (Ardèche), 40cm à Millau, 30cm à Clermont-Ferrand, 20cm à Issoire, 15cm à Nantes et Brest, 10cm à Tours, 6cm à Perpignan 4cm à Rennes...

Hauteur maximale de neige relevée le 6 novembre 1980 en France - Météo-France

3 novembre 1966 : un lendemain de Toussaint sous la neige dans la moitié Nord

Le 3 novembre 1966 (au lendemain de la Toussaint), alors que Florence subit les pires inondations du siècle, des chutes de neige d'une précocité record se produisent en France. Ces chutes de neige assez marquées touchent la Champagne, l'Ile-de-France, le Centre, les Pays de la Loire et le Poitou-Charentes (où le phénomène ne s'était pas produit à pareille époque depuis 1921).

L'on mesure 4 à 5cm à Paris et jusqu'à 10cm à Poitiers. Le paysage est féerique car la neige recouvre des arbres encore en feuilles (alors qu'habituellement, elle attend leur chute). A Paris, 70 000 banlieusards sont bloqués sur les quais de la gare du Nord car la neige engendre de gros problèmes dans les postes d'aiguillage jusqu'à St-Denis. Dans les Pyrénées, des stations de ski ouvrent prématurément comme La Mongie, St-Lary ou Bagnères. A presque un an des jeux olympiques d'hiver de Grenoble, les Français ont un engouement particulier pour la montagne.

On relève le 4 novembre au matin : 1cm à Strasbourg, Saint-Dizier et Angouleme, 2cm à Mulhouse, 3cm à Chartres, Bourges, Poitiers, Colmar et Belfort, 4cm à Orly et Auxerre, 5cm au Bourget, 6cm à Orléans, 7cm à Tours et Grenoble.

Neige dans Paris le 3 novembre 1966

Occurrence de neige en novembre : aucun signe sur les conditions météo à venir pour l'hiver

Nous venons donc de voir que ces chutes de neige en novembre ne sont pas rares, surtout passé le milieu de mois.
Reprenons ces 10 exemples de neige et de froid observés en novembre, et regardons désormais les conditions qui ont été observées durant l'hiver météorologique qui a suivi (décembre-janvier-février).

Sur ces 10 exemples, nous avons observés :

• Trois hivers froids (1980-1981, 1985-1986 ou encore 2005-2006 avec une anomalie proche de -2°C sur l'ensemble de l'hiver);
• Un hiver frais (2010-2011 avec une anomalie de -0.7°C);
• Trois hivers proches des moyennes de saison (1966-1967, 1999-2000 ou encore 2016-2017, dont l'anomalie était inférieure à 0.5°C, voire même parfaitement dans les normes de saison);
• Un hiver doux (hiver 1993-1994 avec +0.9°C)
• Deux hivers très doux (2013-2014 avec +1.5°C, et même très récemment l'hiver 2019-2020 avec +2.3°C).

Malgré des chutes de neige abondantes le 14 novembre 2019 dans le Centre-Est, l'hiver 2019-2020 ayant suivi est toujours à ce jour l'hiver le plus doux jamais enregistré en France (+2.3°C). A contrario, les chutes de neige très précoces observées en novembre 1980 ont bien précédé un hiver 1980-1981 rude et froid en France (-1.9°C).

Le constat est donc clair : les chutes de neige précoces en novembre ne permettent en aucun cas d'envisager les conditions météorologiques qui pourraient nous attendre lors du prochain hiver. Chaud, froid, dans les moyennes... tout reste possible !

Bilan climatique des hivers ayant suivi des chutes de neige précoce en novembre - Météo-Villes

Quelles tendances pour la fin novembre et l'hiver prochain ?

Si ces chutes de neige ne donneront jamais aucune indication sur les conditions futures, nous pouvons toutefois analyser les modèles à moyen terme et long terme pour  émettre une première tendance sur l'hiver prochain.

D'ores et déjà, le bref coup de froid neigeux que nous venons de vivre sera très rapidement de l'histoire ancienne. En effet, dès ce dimanche, un vigoureux flux de Sud (lié à la tempête Bert présente sur les Iles Britanniques) va apporter un redoux remarquable sur nos régions (par endroit plus de 10°C de hausse en 24 heures, et même localement des records de douceur à attendre ce 24 novembre).

Cette douceur va s'installer dans la durée, puisque c'est toute cette fin du mois de novembre qui sera sous le signe de températures bien au-dessus des moyennes de saison. Les derniers modèles envisagent des températures 3 à 5°C au-dessus de ces niveaux habituellement observés à la fin novembre, et il ne sera pas rare d'approcher voire de dépasser les 20°C en cours de semaine dans le Sud-Ouest et au pied des Pyrénées !

Anomalie de température prévue - du 23 au 29 novembre 2024 - Karsten Haustein

Et cette tendance douce pourrait même perdurer au cours de l'hiver. Si les prévisions saisonnières ne permettent pas de mettre en évidence des séquences courtes potentiellement fraîches voire froides, la tendance globale serait celle d'une douceur généralisée à la totalité de l'Europe. En effet, la probabilité d'observer un hiver au-dessus des normales est supérieure à 50% selon plusieurs modèles.

Des chutes de neige en ce mois de novembre 2024 avant un hiver rude ? Il y a donc de fortes chances que cela tout l'inverse... Bien évidemment, la fiabilité des tendances saisonnières reste encore limitée, et ceci sera à confirmer !

Tendance climatique pour l'hiver 2024-2025 en Europe - International Climate Institute / Columbia Climate School

Chutes de neige notables sur une partie du Nord de la France

Au passage du creux dépressionnaire, un important conflit de masse d'air s'est mis en place sur la France entre air doux remontant sur une partie du Sud du pays et air froid persistant plus au Nord. Au niveau de cette zone de conflit, un front neigeux marqué a concerné les régions allant du Bocage normand à l'Alsace en passant par l'Île-de-France, le Nord de la région Centre et la Bourgogne.

Les chutes de neige ont débuté dès le début de journée sur le Nord-Ouest du pays, concernant particulièrement le département de la Manche où la neige fut observée jusque sur les plages.

Neige en début de journée du 21 novembre 2024 à Hauteville-sur-Mer (50) – Via Skaping

C'est notamment dans l'intérieur des terres que les quantités de neige les plus notables ont été observées sur ce département dans la matinée, dépassant parfois les 10cm sur le Sud de la Manche avant la mi-journée.

Couche de neige notable dans l'intérieur de la Manche en fin de matinée du 21 novembre 2024 – Webcam de Montpinchon (50) via Skaping

Par la suite, les chutes de neige les plus fortes se sont décalées vers l'Est/Sud-Est, concernant notamment la Normandie, le Perche, ainsi que le Nord et l'Ouest de l'Île-de-France en seconde partie de journée et persistant jusqu'au soir.

Neige au Havre en début d'après-midi du 21 novembre 2024 – Via Twitter @ramos_officiel

C'est sur ces secteurs, notamment entre la Seine-Maritime, l'Eure, l'Orne, le Val d'Oise et les Yvelines que les cumuls de neige les plus conséquents ont été observés entre l'après-midi et la fin de journée, dépassant parfois les 10/15cm sur les premières hauteurs, parfois plus de 20 voire 30cm sur les secteurs les plus exposés.

Plus de 25cm de neige à Bois-Jerome-Saint-Ouen (27) en fin de journée du 21 novembre 2024 – Photo : bjso27 via les Forums d'Infoclimat

Près de 30cm de neige à l'Hautil/Triel-sur-Seine (78) en fin de journée du 21 novembre 2024 – Via Twitter @PierreHuat

Les cumuls se sont toutefois montrés très hétérogènes en fonction des secteurs, bien plus faibles aux altitudes les plus basses et dans les grandes agglomérations mais parfois records aussi tôt dans la saison dès les premières hauteurs. À Paris par exemple, si la neige est tombée une bonne partie de la journée, sa tenue fut plus difficile, se cantonnant aux surfaces froides et aux hauteurs alors qu'il est tombé parfois plus de 20 voire 30cm quelques kilomètres plus au Nord.

Saupoudrage de neige à Montmartre mais 30cm de neige dans la forêt de Montmorency dans l'après-midi du 21 novembre 2024 – Photos : Mathieu Milot et Alain Martin

On a tout de même pu relever 4cm de neige au parc Montsouris durant cette journée, soit l'épaisseur de neige la plus importante en novembre sur la capitale depuis le 17 novembre 1968.

Épaisseurs de neige maximales en novembre à Montsouris depuis 1960 - Graphique : G. Jauseau

Dans l'après-midi et en soirée, les chutes de neige se sont décalées vers le Sud-Est, concernant le Nord de la région Centre, la Bourgogne et atteignant l'Alsace en fin de journée. Là encore, celles-ci se sont montrées parfois conséquentes, notamment dès les premières hauteurs où on a parfois pu dépasser les 10/15cm, en général 1 et 5cm aux altitudes les plus basses.

Neige à Dijon en fin de journée du 21 novembre 2024 – Via Twitter @bleubourgogne

En soirée et nuit suivante, c'est notamment entre les abords du Jura et le Sud de l'Alsace que les chutes de neige les plus importantes ont été observées, donnant parfois plus de 10/20cm dès 150/200m d'altitude, sensiblement moins en-dessous et parfois près de 30cm sur les reliefs du Sud des Vosges et du Jura.

Réveil enneigé au matin du 22 novembre 2024 à Mulhouse – Via Skaping

Outre des paysages très hivernaux, ces chutes de neige ont également engendré des difficultés de circulation parfois très importantes sur les secteurs les plus touchés. Sur l'A36 près de Montbéliard (25) par exemple, plus de 2500 véhicules se sont retrouvés bloqués toute la nuit en raison de routes devenues impraticables.

Des centaines de véhicules bloqués sur l'A36 en fin de nuit du 21 au 22 novembre 2024 – Via Viewsurf

De nombreux accidents ont également été signalés sur les régions les plus touchées, les routes s'étant retrouvées périlleuses en raison des chutes de neige de la journée.

Accident sur l'A6b en près de Chevilly-Larue (94) en fin de journée du 21 novembre - Via Twitter @info_Paris_IDF

Les chutes de neige les plus importantes se sont ensuite évacuées même si des averses de neige persistaient encore sur le Nord-Ouest de la France ce matin du 22 novembre, déposant parfois quelques centimètres supplémentaires dans l'intérieur des terres sous les plus fortes intensités.

Neige à Versailles en matinée du 22 novembre 2024 – Vidéo : Nuii TL

Les conditions de circulations restaient difficiles en ce début de journée et 200 000 foyers étaient encore privés d'électricité sur le Nord du pays.

Cet épisode s'est avéré localement exceptionnel pour la période avec des cumuls de neige parfois records sur une partie du Nord et du Nord-Ouest de la France, il est en effet très rare d'observer plus de 20 voire 30cm de neige en novembre, même sur la Nord du pays.

Cumuls de neige lors de l'épisode du 21 novembre 2024 – Fond de carte : meteo60.fr

Néanmoins, cette neige va rapidement fondre durant le week-end, un important redoux étant attendu entre cette fin de semaine et le début de semaine prochaine avec la mise en place d'un flux de Sud-Ouest en altitude.

Évolution de la couche de neige sur la France entre le 22 et le 24 novembre 2024 – ICON-EU via meteociel.fr

Puissantes rafales de vent au passage de la tempête Caetano :

En marge de cet épisode neigeux exceptionnel, la tempête Caetano a engendré de puissantes rafales de vent entre le Sud de la Bretagne, le Nord de l'Aquitaine et les reliefs du Massif Central et des Alpes puis du côté de la Corse .

Des dizaines de records mensuels voire et deux records absolus ont été enregistrés sur la moitié Sud. On a par exemple pu relever 156km/h à Belle-Ile (56), un nouveau record mensuel devant les 152km/h du 2 novembre 2023, 131km/h à Marcenat (15), un record absolu pour cette station devant les 129km/h du 13 février 2016 ou encore 121km/h à la Rochelle (17), là aussi un record mensuel.

Rafales de vent enregistrées au passage de la tempête Caetano les 21 et 22 novembre 2024 – Météo-Villes

Ces puissantes rafales de vent ont également engendré des dégâts, notamment des chutes d'arbres entre la côte Atlantique et le Massif Central, privant parfois certains secteurs d'électricité durant plusieurs heures.

Chute d'arbre à Nantes suite aux violentes rafales lors du passage de la tempête Caetano – Photographie : Lydie De Nantes

Après les chutes de neige en plaine et les températures hivernales, un spectaculaire redoux se produira au cours du week-end. Nous allons passer d'un extrême à l'autre, de quoi surprendre !

D'un extrême à l'autre

L'animation ci-dessous est plus que parlante ! À l'arrière de la dépression Caetano qui a touché la France ce jeudi 21 novembre 2024, le flux bascule au secteur nord-ouest et rabat de l'air froid sur l'hexagone, lequel plongera jusqu'aux régions du sud-est ce vendredi 22 novembre. Toutefois, la configuration va rapidement évoluer ce week-end puisqu'une dorsale anticyclonique regonflera sur la France puis l'Italie dès samedi. Dès lors, le flux basculera au secteur sud, accéléré par une dépression au large de l'Irlande. Ce flux entraînera la remontée d'un air particulièrement doux en provenance directe du Maroc !

Température de la masse d'air vers 1500m du jeudi 21 au dimanche 24 novembre 2024 - wxcharts.com

Actuellement, la masse d'air qui concerne la France est assez nettement plus froide que la normale à cette époque de l'année. Comme l'indique la carte de gauche ci-dessous, elle se situe dans les 10% des situations les plus froides à cette saison. 72 heures plus tard, soit en journée du dimanche 24 novembre 2024, c'est une masse d'air remarquablement douce qui aura pris le relais ! Celle-ci se situera au niveau des masses d'air les plus douces observées à cette époque, flirtant avec les records ! Autant dire que le changement promet d'être radical.

Écart à la normale de la température de la masse d'air les jeudi 21 et dimanche 24 novembre 2024 - PolarWx

10 à 15°C de plus en 48 heures !

La progression du thermomètre s'annonce remarquable. Ce vendredi 22 novembre 2024 sera la journée la plus froide de la semaine à échelle nationale, puisque contrairement à jeudi, l'air très frais s'enfoncera vers le sud. Dans le nord-est de la France, il ne fera pas plus de 2 à 4°C et souvent autour de 5°C en Auvergne-Rhône-Alpes. Après un début de hausse samedi, l'envolée du thermomètre aura lieu dimanche 24 novembre 2024. Le thermomètre devrait s'établir entre 15 et 20°C sur une grande partie de la France, dépassant les 20°C au pied des Pyrénées et sur le sud de l'Aquitaine ! En 48 heures, la hausse sera de l'ordre de 10 à 15°C dans de nombreux secteurs, de quoi surprendre !

Températures maximales prévues les vendredi 22 et dimanche 24 novembre 2024 - Météo Villes

Il est important de préciser que les températures que nous connaissons actuellement sont certes inférieures aux normales mais n'ont rien d'exceptionnel. Il a déjà fait bien plus froid par le passé à cette époque de l'année (journées sans dégel, par exemple). En revanche, les températures maximales prévues ce dimanche sont remarquables pour une dernière décade de novembre, à seulement une semaine de l'hiver météorologique. En général, les températures prévues dimanche après-midi se situeront 7 à 10°C au dessus des normales de saison du sud-ouest jusqu'aux frontières du nord !

Écart à la normale des températures en après-midi du dimanche 24 novembre 2024 - meteologix.com

De tels contrastes thermiques sont impressionnants, bien qu'ils paraissent faibles comparativement à ceux qui peuvent concerner l'Amérique du Nord. En effet, notre position géographique et l'influence de l'océan permettent d'atténuer le froid, contrairement au climat nord-américain qui est bien plus continental et autorise une alternance entre un froid mordant venu directement des régions polaires et une douceur remontant du golfe du Mexique.

La dépression Caetano passera au dessus de la France ce jeudi 21 novembre 2024. Elle va générer un épisode neigeux en plaine ainsi qu'un épisode de vents tempétueux. Météo Villes fait le point sur les dernières prévisions

Tempête Caetano : la moitié de la France en alerte !

Ce jeudi 21 novembre 2024, la dépression Caetano passera directement au dessus de la France en arrivant par la Bretagne puis en se décalant en direction de la Suisse. Cette tempête va générer des vents violents dans sa partie sud, au sein de l'air doux, tandis qu'un épisode neigeux concernera les plaines situées au nord du cœur dépressionnaire, au sein de l'air froid. Le contraste thermique promet d'être très important, se situant autour de la Loire (parfois 10°C de différence à quelques dizaines de kilomètres de distance).

Situation météo ce jeudi 21 novembre 2024 avec la dépression Caetano en France - MetOffice

En conséquence, Météo France a placé 49 départements en vigilance orange, valable ce jeudi 21 novembre 2024. L'alerte neige & verglas concerne tous les départements s'étirant des Côtes-d'Armor et de la Manche jusqu'au sud de l'Alsace et au Doubs. Elle inclue aussi les départements des Hautes-Alpes et des Alpes-de-Haute-Provence. Quant à l'alerte aux vents violents, elle concerne tous les départements s'étirant de l'Atlantique jusqu'au nord des Alpes. Cette vigilance sera en vigueur dès jeudi matin et jusqu'en fin de soirée.

Carte de vigilance valable ce jeudi 21 novembre 2024 - Météo France via meteociel.fr

Neige en plaine au nord de la Loire

L'animation ci-dessous permet de différencier les précipitations sous forme de pluie des précipitations sous forme de neige, en teintes violettes. On constate que les premiers flocons apparaîtront dès la fin de nuit sur le nord de la Bretagne et l'ouest de la Normandie puis les chutes de neige s'étendront vers la région Centre en matinée, s'organisant ensuite sur un axe couvrant la Normandie, l'Île-de-France et la Bourgogne-Franche-Comté, tout en débordant sur le sud des Hauts-de-France et du Grand-Est. Dans un premier temps, il neigera aussi jusque dans les plus basses vallées alpines puis la limite pluie/neige remontera en après-midi.

Nature des précipitations (neige en violet) ce jeudi 21 novembre 2024 - wxcharts.com

Ainsi, le plus gros de l'épisode neigeux est attendu sur une bande reliant la Normandie aux frontières de l'est. Il tombera souvent entre 2 et 5 cm sur ces zones aux altitudes les plus basses, parfois 5 à 10 cm sur les hauteurs de la Normandie et du Perche. Notons qu'à Paris, l'îlot de chaleur urbain pourrait rendre la tenue au sol plus difficile. Entre les hauteurs de Côte-d'Or et le sud de l'Alsace, des cumuls de 7 à 15 cm sont envisagés. Enfin, il devrait souvent tomber entre 30 et 50 cm dans les stations des Alpes au dessus de 1500 mètres. Du nord de la Bretagne au nord du Massif Central, la neige devrait être temporaire et rapidement suivie de pluie.

Cumuls de neige envisagés ce jeudi 21 novembre 2024 - Météo Villes

Vents tempétueux de l'océan aux Alpes

Outre le risque de neige, il faudra surveiller attentivement le paramètre venteux. Dès la matinée du jeudi 21 novembre 2024, le vent deviendra tempétueux sur la façade atlantique. Rapidement, ces violentes rafales vont s'enfoncer vers le centre de la France en après-midi, gagnant notamment le Massif Central et le Lyonnais puis les Alpes, où elles souffleront jusqu'en fin de soirée. Dans le même temps, le vent se renforcera également sur la Corse, notamment sur le nord de l'île où il redeviendra tempétueux dans la nuit de jeudi à vendredi.

Rafales de vent maximales ce jeudi 21 novembre 2024 - wxcharts.com

Ainsi, le couloir des vents les plus forts va s'étirer de l'arc atlantique vers les Alpes. On prévoit des rafales pouvant atteindre 90 à 100 km/h voire 110 km/h jusque dans les terres des plus basses altitudes le long de cet axe. Sur les côtes atlantiques, du Finistère à la Charente-Maritime, des valeurs de 110 à 130 km/h sont attendues. Sur les reliefs du Massif Central, des pointes de 120 km/h sont prévues. Elles pourront atteindre 120 à 150 km/h sur les sommets exposés des Alpes. Enfin, le vent se renforcera aussi très nettement sur la Corse, surtout sur la montagne et vers les extrémités de l'île avec 120 à 150 km/h.

Rafales de vent maximales envisagées ce jeudi 21 novembre 2024 - Météo Villes

L'air froid arrive par le nord. Dans les prochains jours, la neige pourra se montrer jusqu'en plaine. Quelles sont les régions les plus exposées ? Météo Villes fait le point sur les dernières prévisions.

Premières giboulées ce mercredi

Avec le décalage d'un premier minimum dépressionnaire vers la Mer Baltique, le flux bascule au secteur nord-ouest et rabat de l'air froid sur le nord de la France et la Belgique dès cette soirée du mardi 19 novembre 2024. Comme le montre l'animation ci-dessous, l'air froid envahira les deux tiers nord de l'hexagone ce mercredi 20 novembre, ce qui contribuera à apporter un risque de précipitations sous forme solide dans certaines régions. Jeudi, un conflit entre air froid sur la moitié nord et air doux sur la moitié sud se produira.

Température de la masse d'air vers 1500m du mardi 19 au vendredi 22 novembre 2024 - wxcharts.com

Ainsi, nous allons nous retrouver en ciel de traîne ce mercredi 19 novembre 2024. Modérément actif, il pourra tout de même être à l'origine d'averses sous forme de giboulées. Dès le matin, le risque sera présent près de la Manche. Il deviendra plus net en après-midi puis en soirée sur un axe allant de la Haute-Normandie au nord de la Bourgogne. Localement, les sols pourraient temporairement blanchir jusqu'aux altitudes les plus basses. Notons que ce risque sera présent de manière plus éparse sur le restant des régions du nord et du nord-est. Sur les reliefs de l'est, les paysages vont blanchir dès la basse montagne.

Risque de giboulées ce mercredi 20 novembre 2024 - Météo Villes

Jeudi : conflit pluvio-neigeux plus important

La journée la plus à risque sera celle du jeudi 21 novembre 2024. En effet, un important conflit de masses d'air se produira au passage d'une dépression. Comme le montre la carte ci-dessous, ce conflit sera très net et devrait s'effectuer sur le centre de la France, bien que sa localisation précise et l'ampleur du creusement dépressionnaire sont encore à affiner. Au nord immédiat de cette dépression, au sein de l'air froid, un risque d'épisode neigeux en plaine est clairement identifié.

Température de la masse d'air vers 1500m pour le jeudi 21 novembre 2024 - keraunos.org

Le problème est qu'à moins de 48 heures de l'événement, les différents modèles sont très loin d'être en accord. Les 4 quatre ci-dessous montrent les dernières modélisations des modèles européen, allemand, américain et suisse. On constate que toutes les modélisations diffèrent ! L'axe de neige devrait plutôt se situer entre la Bretagne et le Jura ou le nord des Alpes mais ce dernier n'est pas le même entre les scénarios. Le modèle européen fait remonter la neige jusqu'en Normandie tandis que le modèle suisse l'abaisse au sud de la Loire... De plus, les quantités varient beaucoup avec des modélisations de neige au sol assez maigres pour les modèles européen et allemand mais plus conséquentes pour les modèles américain et suisse.

Différentes modélisations de la neige au sol pour le jeudi 21 novembre 2024 - meteologix.com

Pour l'heure, il est donc presque impossible d'effectuer une prévision précise, tant d'un point de vue géographique que du point de vue de potentiels cumuls de neige au sol. De plus, sa tenue dépendra surtout de l'isothermie. En cas d'intensités insuffisantes, les flocons auront probablement du mal à adhérer au sol. Or, l'intensité des précipitations varie entre les scénarios. Il faudra sans doute attendre mercredi soir pour refaire un point plus précis.

Giboulées vendredi puis redoux pour le week-end

Après le passage de la dépression de jeudi, une traîne suivra en journée du vendredi 22 novembre 2024. Celle-ci sera modérément active avec des averses qui se déclencheront notamment sur le nord, le centre et l'est du territoire. Si tous les secteurs ne seront pas concernés, la présence d'air froid en altitude favorisera les averses sous forme de grésil et de neige jusqu'en plaine, notamment de la Normandie aux frontières de l'est où les sols pourraient blanchir localement et temporairement.

Risque de giboulées ce vendredi 22 novembre 2024 - Météo Villes

Le risque de neige s'effacera totalement au cours du week-end. En effet, un flux de sud dynamique amènera un redoux spectaculaire sur une grande partie de la France. L'après-midi de dimanche serait marqué par des températures comprises entre 15 et 20°C sur une grande partie des régions, un changement radical par rapport aux jours précédents !

Températures maximales prévues les samedi 23 et dimanche 24 novembre 2024 - Météo Villes

Après plusieurs semaines calmes sous l'influence des hautes pressions sur la majorité du continent européen (excepté du côté de la péninsule ibérique), un changement de temps majeur s'opère cette semaine.

Les hautes pressions laissent en effet place à un flux polaire maritime sur notre continent, apportant les premières conditions hivernales de la saison froide sur de nombreuses régions.

Animation des anomalies de températures à 850hPa sur l'Europe du 18 au 23 novembre 2024 – Via WX CHARTS

Cette influence plus dépressionnaire et froide va également s'accompagner des premières chutes de neige généralisées de la saison sur le continent européen, concernant notamment l'Est et le Centre de l'Europe mais touchant également une partie de l'Ouest du continent.

Animation de la couche de neige au sol sur l'Europe du 18 au 24 novembre 2024 – Modèle GFS via WX CHARTS

Des avertissements aux chutes de neige ont d'ailleurs déjà été déclenchées en ce début de semaine du côté des îles britanniques alors que l'air froid s'affirme peu à peu par le Nord/Nord-Ouest sur cette région.

Risque de neige sur les îles britanniques entre le 18 et le 19 novembre 2024 – via Twitter @Met4CastUK

Les premières sensations hivernales se sont déjà manifestées dans la nuit de dimanche à lundi du côté de l’Écosse avec des averses de neige déposant parfois plusieurs centimètres au sol.

Couche de neige à Aberdeen (Ecosse) au matin du 18 novembre 2024 – Photographies : Mair Snaw

Tempête tropicale et importantes inondations au Honduras

La tempête tropicale Sara a durement frappé le Honduras en fin de semaine dernière. Si celle-ci ne fut pas accompagnée de vent particulièrement puissants, ce sont notamment les précipitations diluviennes qui ont engendré le plus de dégâts.

En effet, cette tempête tropicale a stationné durant plus de 48/72h sur le Nord du pays, apportant des précipitations parfois extrêmes sur cette région, dépassant localement les 700/800mm durant ce laps de temps. La ville de La Ceiba a par exemple reçu plus de 32 inches (810mm) au passage de ce système tropical.

Prévisions des cumuls de pluie (en inches) au passage de la tempête tropicale Sara sur le Honduras – NHC

Ces pluies diluviennes ont engendré des inondations catastrophiques et d'importants glissements de terrain sur de nombreuses régions, notamment sur le Nord du pays où celles-ci ont été les plus abondantes. De nombreux cours d'eau du secteur sont en effet entré en crue, engendrant parfois d'importants dégâts.

Crue à Campo Amapa (Honduras) ce 17 novembre 2024 – Photographie : EPA/EFE/Jose Valle

Le calme devrait enfin revenir en début de semaine sur le secteur, la dépression s'éloignant vers le golfe du Mexique en perdant peu à peu en intensité. Selon les autorités du pays, plus de 70 000 personnes ont été affectés par ces inondations et au moins une victime serait pour le moment à signaler.

5 typhons successifs sur les Philippines !

Le super typhon PepitoPH a durement frappé le Nord des Philippines ce week-end, touchant notamment la région d'Aurora le 17 novembre avec des vents dépassant parfois les 220/240km/h sur le littoral.

Celui-ci a engendré d'importants dégâts sur la région, avant de rapidement faiblir en entrant dans l'intérieur des terres à cause notamment de la chaîne de montagnes de la Sierra Madre.

Dégâts sur des plantations de Bananes suite au passage du typhon PepitoPH – Via Twitter @manilabulletin

Le bilan humain de cette catastrophe n'a pour le moment pas été communiqué mais les autorités ont annoncé que 850 000 personnes avaient été évacuées du secteur au préalable, ce qui devrait heureusement limiter le nombre de victimes.

Le Nord des Philippines subit toutefois une impressionnante récurrence de phénomènes cycloniques depuis la fin du mois d'octobre. Ce sont en effet pas moins de 5 typhons qui se sont succédés sur le secteurs durant ce laps de temps, dont 4 en seulement 11 jours.

Succession de 4 typhons sur le Nord des Philippines en seulement 11 jours – HIMAWARI-9

Ces typhons successifs ont malheureusement engendré des dégâts particulièrement importants sur cette région, comprenant notamment des inondations majeures, de nombreux glissements de terrain et des dégâts notables aux infrastructures en raison des puissantes rafales de vent accompagnant ces systèmes.

Malheureusement, cette impressionnante série de typhons a provoqué la mort de plus de 160 personnes sur la région et de nombreuses restent encore disparus alors que le typhon PepitoPH vient seulement de s'évacuer de l'archipel en ce début de semaine.

Froid devenant intense en Sibérie

Si le premier assaut hivernal sera observé dans les prochains jour sur une large partie de l'Europe, celui-ci est déjà bien installé du côté de la Sibérie depuis maintenant plusieurs semaines avec un froid devenant parfois extrême en cette mi-novembre.

Le 17 novembre dernier, les températures sont parfois descendues sous les -40/-45°C sur les secteurs les plus froids du Nord-Est de la Russie. On a par exemple pu relever jusqu'à -45,9°C à Sukhana, la température la plus basse de la saison froide relevée dans l'hémisphère Nord pour le moment.

Températures minimales sur la Sibérie le 17 novembre 2024 – Via Twitter @ThierryGooseBC

Les valeurs les plus basses ont également atteint jusqu'à -44.6°C Shologonsky, -42.9°C Zhilinda et Saskylakh ou encore -42.5°C Olenyok.

Record de douceur en plein mois de novembre en Islande

À l'inverse, l'Islande a été concernée par une douceur parfois exceptionnelle autour de la mi-novembre. Le 14 novembre, grâce à un effet de foehn localisé engendré par les reliefs volcaniques du pays, la température a atteint jusqu’à 23,8°C à Kvísker sur le Sud-Est du pays, un nouveau record national mensuel de douceur battant de 0,6°C les 23,2°C relevés à Dalatangi en novembre 1999.

Record national de douceur en Islande ce 14 novembre 2024 – Via Icelandic Met Office

Cette valeur est d'autant plus impressionnante qu'elle est également plus élevée que le record national du mois d'octobre mais qu'elle représente également un nouveau record mondial de température pour une latitude aussi élevée aussi tard dans l'année !

Pic de pollution important à New Dehli

En raison de conditions atmosphériques calmes et anticycloniques et d'inversions de températures favorisant la stagnation des particules fines dans les basses couches de l'atmosphère, la capitale indienne est confrontée à un épisode de smog particulièrement important en cette mi-novembre. 

Ce lundi 18 novembre, les niveaux de polluants PM2.5 atteignaient par exemple 806 microgrammes par mètre cube, soit une concentration 60 fois supérieure à la limite quotidienne de sécurité fixée par l'Organisation Mondiale de la Santé. De ce fait, la plupart des écoles de l’agglomération sont restées fermées ce lundi et les restrictions à la circulation ont été renforcées, tout comme le recours au télétravail jusqu’à nouvel ordre.

Image satellite du 18 novembre 2024 montrant le smog très étendu sur l'Inde - via NASA - Worldview

Outre la capitale, ce brouillard toxique recouvre une large partie du pays depuis maintenant plusieurs jours en raison des conditions atmosphériques n'évoluant que trop peu. Ce type de phénomène n'est néanmoins pas inédit et est malheureusement assez récurrent en cette période de l'année sur le secteur. Ces épisodes de pollution très importants sont d'ailleurs responsables de milliers de décès prématurés chaque année en Inde. 

Nous savons que la semaine à venir sera très perturbée, et qu'un refroidissement aura lieu. En effet, un vaste système dépressionnaire bascule en Scandinavie et un blocage anticyclonique au Groenland contraint le flux à prendre une composante Nord-Ouest. La tendance est donc fiable.

En revanche, la météo sensible sera pilotée par des dépressions secondaires qui sont mal appréhendées par les modèles. Leurs trajectoires potentielle pouvant grandement affecter le temps en un point donné. Plus la dépression évolue dans le temps, plus l'incertitude augmente.

C'est une manifestation de ce que l'on appelle "l'effet papillon" où une petite différence peut amener à des changements beaucoup plus larges.

Illustration de l'incertitude en milieu de semaine prochaine. La dépression principale est vaste et bien établie. La dépression secondaire adopte une trajectoire chaotique, imprévisible - WXCharts / MeteoVilles

Quelles conséquences sur la prévision ?

Dans le jargon du météorologiste, on dit que les modèles "pataugent". Ils changent constamment, non pas pour la situation dans son ensemble mais dans ses réglages fins. Les phénomènes de tempête comme de neige sont localisés sous une dépression secondaire, et dépendent fortement de la trajectoire de cette dernière. Ainsi, le moindre changement initial a de grandes conséquences sur le temps final en France : Neige / pluie,  froid / douceur,  calme / tempête

Pour l'illustrer, prenons deux modèles de ce dimanche matin : GFS (américain) pour le run de 6h et CEP (européen) pour le run de 0h. La prévision a donc été générée à partir de paramètres similaires !

Modèle Américain (GFS 6z) - La dépression secondaire circule sur un axe allant du nord de la Bretagne à la Lorraine en passant par l'Île de France. La douceur remonte très au Nord également, rejetant la neige près des frontières du Nord-Est, aux confins du pays.

Situation météorologique du jeudi 21 novembre à 13h - GFS 6z du 17 novembre 2024 meteociel

Modèle européen (CEP 0z)  - La dépression secondaire circule sur un axe allant de Bordeaux à la Corse en passant par le Golfe du Lion. La douceur est rejetée très au Sud, tout comme la bande de vents forts et les pluies associées. La neige, atteint... Avignon, Nîmes, et même la Côte d'Azur !

Situation météorologique du jeudi 21 novembre à 13h/16h - CEP 0z du 17 novembre 2024 meteociel

Ce dont nous sommes certains

La France sera bien au cœur du flux perturbé : A grande échelle, la vaste zone de basses pressions scandinave dirigera un flux perturbé sur le pays. Les précipitations seront donc abondantes sous les différentes perturbations (toujours à l'échelle du pays). Des épisodes de vent fort sont à attendre.

Précipitations et position des centres d'action durant la semaine à venir - GFS 12z Tropicaltidbits

Des pluies abondantes

Les pluies seront fréquentes et abondantes à l'échelle du pays, la zone de conflit sera la plus arrosée, ainsi que probablement les massifs montagneux (Alpes en tête) en raison de l'effet de barrière.

Accumulation de précipitations durant la semaine à venir - GFS 12z / WXCharts

Un contraste thermique important

Les contrastes de températures seront importants : Un conflit entre l'air froid d'origine polaire et l'air doux d'origine subtropicale aura lieu, si les zones d'affrontement sont imprécises, ces conflits se produiront sur notre pays ou à proximité. Il sera plus probable d'être du côté froid en allant vers le Nord-Est, et inversement en allant vers le Sud-Ouest.

Anomalies de température à 1500m durant la semaine à venir - GFS 12z / TropicalTidbits

Le risque de tempête

Les vents seront forts : En raison de ces contraste importants et de la forte dynamique, des vents forts devraient toucher le pays. D'une manière générale, nous pouvons attendre jusqu'à 100km/h et localement plus sur les côtes, et plus de 60km/h aillaurs. La moitié Sud du pays semble plus exposée dans les terres.

Rafales les plus importantes attendues durant la semaine à venir - WXCharts

Le risque de chutes de neige en plaine

La neige devrait tomber à basse altitude, voire en plaine : Si la localisation exacte est impossible à connaître actuellement comme nous l'avons vu plus haut, les chances augmenteront significativement en se dirigeant vers le Nord-Est. Elles faibliront en allant vers le Sud-Ouest, devenant quasi-nulles en Aquitaine.

Probabilité de chutes de neige en France pour le jeudi 21 novembre 2024 - WXCharts

Cet automne très gris a peut être pu vous amener à vous poser la question. En effet, souvent, images satellites comme cartes météorologiques ressemblent grossièrement à cela :

Image satellite du 08 novembre 2024 - Eumetview

Cela n'est évidemment pas dû au hasard. En effet, les moyennes d'ensoleillement en France varient significativement sur l'année selon la position géographique.

Il existe grossièrement 3 zones d'ensoleillement différentes en France, séparées de zones de transition où les influences se mêlent.

Moyennes annuelles d'ensoleillement en France et les différentes zones décrites dans cet article.

Ces zones peuvent être illustrées avec les graphiques de probabilité d'ensoleillement (probabilité de survenue d'une période ensoleillée de 5 jours consécutifs).

- La zone "Nord / océanique" comporte un ensoleillement assez faible toute l'année avec un minimum hivernal important.

Probabilité d'ensoleillement (>5 jours consécutifs) à Paris - CM SAF data

- La zone "aquitaine" correspond au climat aquitain et à son aire élargie. Le soleil y est mieux réparti sur l'année avec des périodes d'ensoleillement hivernales régulières. Le pic estival est décalé vers septembre en raison de nombreux développements orageux en saison, qui se tarissent à l'arrivée de l'automne.

Probabilité d'ensoleillement (>5 jours consécutifs) à Bordeaux - CM SAF data

- La zone "méditerranéenne", liée directement au climat méditerranéen avec un ensoleillement estival extrêmement important. Après un minimum automnal, un nouveau pic, plus faible, est observé en hiver.

Probabilité d'ensoleillement (>5 jours consécutifs) à Monaco - CM SAF data

- Les zones de transition (très étendue dans le Centre Est) qui voient leur influence varier en fonction des flux. Les flux méridiens transitant par la Vallée du Rhône expliquent cela.

Une "zone à minimum" sous influence océanique

Sous nos latitudes, un vent d'Ouest domine, voire Ouest-Sud-Ouest en hiver lors de la reprise de l'activité dépressionnaire Atlantique.

Ces vents drainent des masses d'air douces et humides, parfois d'origine subtropicale. En se refroidissant sous nos latitudes, l'humidité tend à se condenser et à donner de la grisaille.

Ce phénomène est connu sous le nom de "zone à minimum" (d'ensoleillement)

La France, par sa position à cheval sur la zone à minimum, et la zone méditerranéenne connait des différences systémiques d'ensoleillement entre le Nord et le Sud (et plus particulièrement le Sud-Est).

L'Europe est en grande partie concernée par une zone à minimum, à l'exception du bassin méditerranéen, protégé par les massifs montagneux - COMMONS

Une influence également... Continentale !

En hiver, les terres se refroidissent plus vite que les mers. Quand le flux chargé d'humidité recouvre le continent, ces températures plus basses favorisent la formation d'inversions et de froid (relatif par rapport à la température de la masse d'air océanique).

De fréquentes inversions condensent ainsi toute cette humidité sous forme de stratus indélogeables en raison du faible rayonnement solaire hivernal sous nos latitudes.

Le nombre de jours de soleil et de périodes ensoleillées chute ainsi drastiquement au coeur de l'hiver entre un climat considéré comme gris et océanique (Brest) et des zones plus à l'Est.

Plus on s'enfonce dans le continent européen, plus la baisse d'ensoleillement est brutale, et les périodes sans ensoleillement fréquentes

Où aller pour échapper à la grisaille ?

Si vous vous êtes déjà rendus aux sports d'hiver, et plus particulièrement en haute montagne, vous avez déjà remarqué que le Soleil y est très présent. Cela est dû au fait que les sommets se trouvent au-dessus des inversions, les montagnes étant alors soumises uniquement au flux perturbé... Et cela fait toute la différence!

Le massif alpin domine les stratus hivernaux le 4 février 2022 - Jérémie GAILLARD

> L'ensoleillement hivernal dans les Alpes et les Pyrénées est équivalent à celui du Sud de l'Espagne ou de la Grèce !

Couverture nuageuse moyenne et radiation solaire moyenne durant le trimestre hivernal - OMM

L'effet de l'ensoleillement sur la couleur des cheveux et des yeux !

les "zones à minimum" accentuées par des périodes hivernales sombres (pauvres en UV) ont entrainé des adaptations chez l'espèce humaine en réduisant la production de mélanine. Comptant également les facteurs migratoires, il est possible de la voir apparaître, se superposant aux traits génétiques européens (comme en Asie).

Répartition de certains caractères physiques dans la population européenne

Après une large domination des hautes pressions depuis le début du mois de novembre, la situation évolue peu à peu sur la France en cette fin de semaine. L'anticyclone s'affaisse en effet vers l'Atlantique dans les prochains jours, laissant de ce fait la place à des conditions progressivement plus dépressionnaires d'ici le début de semaine prochaine sur une large partie Ouest de l'Europe.

Animation des géopotentiels à 500 hPa sur l'Europe du 15 au 22 novembre 2024 – Modèle GFS via WX CHARTS

Ce retour de conditions de nouveau plus humides et agitées, s'affirmant notamment à partir de lundi, s'accompagnera également d'une bascule du flux en altitude. Celui-ci va en effet virer au Nord/Nord-Ouest à partir de la fin du week-end, une situation favorable à l'écoulement d'une masse d'air polaire maritime venue du Nord de l'Europe vers la France.

Animation des températures à 850 hPa sur l'Europe du 15 au 22 novembre 2024 – Modèle GFS via WX CHARTS

Un net refroidissement sera donc observé dès le début de semaine prochaine avec des températures repassant sous les normales de saison sur la totalité du pays, notamment à partir du milieu de semaine prochaine avec des sensation devenant bien hivernales.

Anomalies de températures à 850 hPa sur l'Europe pour le mercredi 20 novembre 2024 – Modèle GFS via WX CHARTS

Ainsi, après une première quinzaine de novembre souvent sèche et calme, parfois très douce voire assez chaude sur le Sud de la France, l'hiver devrait véritablement pointer le bout de son nez la semaine prochaine. De plus, l'arrivée du froid rimera avec le retour de conditions plus humide sur la majorité du pays, excepté près de la Méditerranée, cette région restant souvent à l'écart du temps perturbé dans ce type de flux de Nord-Ouest perturbé.

Anomalies de températures et de précipitations envisagées pour la semaine du 18 au 24 novembre 2024 en Europe – ECMWF

Un risque de neige jusqu'en plaine ?

Le retour d'un temps plus froid et plus dépressionnaire rimera donc avec les premiers potentiels neigeux de la saison froide sur les plaines françaises, potentiels qui devraient s'affirmer notamment à partir du milieu de semaine au moment de l'arrivée de l'air le plus froid en altitude par le Nord-Ouest.

Animation du risque de la probabilité de neige sur la France du 17 au 22 novembre 2024 – Ensembles GEFS via meteociel.fr

Ainsi, si le risque de neige sera plutôt cantonné aux reliefs de l'Est en début de semaine, celui-ci devrait peu à peu s'étendre vers les plaines à partir de mercredi 20 novembre, se montrant d'abord plus franc sur une large moitié Est de la France mais pouvant également s'étendre aux régions du Nord entre jeudi et vendredi.

C'est notamment la journée de jeudi 21 novembre qui semble, d'après les dernières modélisations, la plus à risque pour le moment dans nos plaines françaises. La France se retrouvera en effet durant cette journée dans une situation de conflit de masse d'air notable lors de l'arrivée d'une zone dépressionnaire active par l'Atlantique avec un afflux d'air plus doux et humide par l'océan rencontrant de l'air froid en altitude venu du Nord-Ouest, une situation favorable à la survenue d'un important épisode neigeux quelque part entre le Nord et l'Est du pays.

Situation envisagée pour le jeudi 21 novembre 2024 – Via TropicalTidBits

Des incertitudes persistent néanmoins sur cet épisode, chose normale à une telle échéance, les principaux modèles de prévisions n'étant pas en accord sur le placement exact de ce creusement dépressionnaire, tout comme son intensité. Or, ces paramètres seront déterminant pour appréhender véritablement ce potentiel épisode neigeux en plaine, que ce soit au niveau des régions touchées ou encore des cumuls attendus.

Comparaison des modélisations des modèles GFS et ECMWF pour le jeudi 21 novembre 2024 – via WX CHARTS

La situation sera donc à surveiller avec attention la semaine prochaine par rapport à ce premier potentiel de neige jusqu'en plaine de la saison froide en France. Pour le moment, ce risque semble plus marqué sur l'Est et le Nord du pays, ces régions se retrouvant sous l'influence des masses d'air les plus froides et les plus humides.

Plus à l'Ouest, le risque de neige semble plus limité en raison d'une masse d'air sensiblement trop « douce » pour espérer de l'or blanc jusqu'aux plus basses altitudes, notamment lors du passage de ce fameux creux dépressionnaire en seconde partie de semaine. Près de la Méditerranée, la masse d'air devrait rester cette fois-ci trop sèche et l'air le plus froid en altitude devrait également circuler sensiblement trop au Nord.

Risque de neige en France pour la semaine du 18 au 24 novembre 2024 (d'après les dernières modélisations) – Météo-Villes

Vers une neige abondante sur les reliefs de l'Est 

Si le risque de neige en plaine reste pour le moment assez indécis, il est toutefois important de noter que les reliefs devraient recevoir d'importantes quantités de neige la semaine prochaine. En effet, comme expliqué précédemment, le retour de l'humidité rimera avec le retour du froid dès le début de semaine prochaine, ce qui devrait apporter des chutes de neige notables sur nos reliefs, notamment des Alpes aux Vosges et dans une moindre mesure sur le Massif Central.

Les Pyrénées pourraient toutefois rester sensiblement à l'écart, la masse d'air se montrant un peu moins humide et surtout un peu trop douce en altitude au moment des précipitations les plus fréquentes (à confirmer).

Animation du risque de neige sur la France du 18 au 24 novembre 2024 – Modèle ECMWF HRES via WX CHARTS

Ainsi, comme souvent dans ce type de flux, c'est entre les Alpes, le Jura et les Vosges que les quantités de neige les plus importantes sont attendues la semaine prochaine. Selon les dernières modélisations, on pourrait atteindre plusieurs dizaines de centimètres sur ces secteurs dès la basse altitude, parfois plus de 50cm dès 1200/1400m d'ici la fin de semaine et même plus d'1m au-dessus de 1800/2000m sur le Nord des Alpes.

Sur le Massif Central, la neige s'annonce également bien présente avec parfois plus de 15/30cm au-dessus de 800/1000m, notamment sur le Nord du massif.

Cumuls de neige envisagés sur les reliefs français pour la semaine du 18 au 24 novembre 2024 – via Skipass

L'hiver va donc faire une première apparition remarquée la semaine prochaine sur notre pays avec d'abondantes chutes de neige attendues sur nos reliefs de l'Est mais également un risque d'épisodes neigeux jusqu'en plaine, notamment entre l'Est et le Nord du pays.

Il conviendra toutefois d'affiner ces prévisions dans les prochains jours, principalement au niveau des plaines où le moindre décalage des centres d'action pourra radicalement faire évoluer ce risque de neige.

Après une période anticyclonique ayant débuté à la fin octobre, la semaine du 18 au 24 novembre 2024 s'annonce agitée en France. Pluies soutenues, vents forts et neige devraient être de la partie.

L'agitation revient la semaine prochaine

L'animation ci-dessous est très parlante. Après la petite goutte froide qui a transité au dessus de la France mardi 12 novembre 2024, les hautes pressions ont rapidement repris l'avantage et vont dominer jusqu'au week-end. Sur la carte, ces pressions élevées sont matérialisées en jaune orangé. Toutefois, on constate un changement radical de régime dès le début de la semaine prochaine avec un décalage des hautes pressions vers le nord de l'Atlantique tandis qu'on attend une extension et un creusement des basses pressions de la Scandinavie à l'Italie, influençant directement la France.

Écart à la normale des pressions du vendredi 15 au mercredi 20 novembre 2024 - wxcharts.com

Ainsi, la semaine prochaine - du lundi 18 au dimanche 24 novembre 2024 - sera pilotée par un courant océanique dépressionnaire en France. Le coeur des basses pressions devrait se positionner entre la Scandinavie et la Mer du Nord, influençant largement notre pays où la semaine s'annonce fréquemment humide. Au gré du passage des perturbations, et de possibles minimums dépressionnaires, le flux dominant pourra osciller entre le secteur sud-ouest et le secteur nord-ouest, faisant quelque peu fluctuer le thermomètre.

Écart à la normale des pressions du lundi 18 au dimanche 24 novembre 2024 - ECMWF

Des cumuls de précipitations à surveiller

Avec ce retour de conditions largement dépressionnaires, plusieurs perturbations activement pluvieuses sont attendues, suivies par des régimes d'averses plus ou moins actifs. Il faudra donc surveiller les quantités de précipitations qui tomberont sur notre territoire durant cette semaine du lundi 18 au dimanche 24 novembre 2024. Si l'agitation semble acquise, il y a en revanche de grosses divergences quant à la localisation des précipitations les plus copieuses. Sur le scénario du modèle américain ci-dessous, il pleuvrait beaucoup sur le nord et l'est ainsi que sur l'ouest du Massif Central. Sous le courant océanique, les reliefs exposés à l'ouest seraient les plus arrosés (modélisations à plus de 200 mm dans le nord des Alpes) !

Cumuls de pluie jusqu'au samedi 23 novembre 2024 selon le modèle américain du 13/11/24 - wxcharts.com

Si le modèle européen valide l'agitation et les précipitations fréquentes de la semaine du 18 au 24 novembre 2024, la localisation des pluies les plus importantes varie considérablement par rapport à son homologue américain. Il envisage les cumuls les plus importants entre la Manche et la Belgique, sur l'Aquitaine et vers les reliefs de l'est, dépassant parfois les 100 mm (voire 200 mm dans le Pays Basque). Il projette également des débordements instables plus francs en Méditerranée, notamment sur l'ouest de la Corse où les pluies seraient abondantes.

Cumuls de pluie jusqu'au samedi 23 novembre 2024 selon le modèle européen du 13/11/24 - wxcharts.com

Risque de coup de vent, voire tempête ?

Ces conditions météorologiques perturbées devraient être boostées par un courant jet dynamique. Ces vents violents qui circulent en haute altitude (vers 9000m) sont susceptibles de favoriser le creusement des dépressions, pouvant ainsi être à l'origine de coups de vent ou de tempêtes. Selon les modélisations actuelles, une branche de jet très dynamique pourrait plonger de l'Écosse vers l'Italie en passant par la France aux alentours du mercredi 20 novembre 2024. Le jet atteindrait 250 à 300 km/h, de quoi favoriserait le creusement de potentiels minimums dépressionnaires.

Courant jet (vent vers 9000m) prévu le mercredi 20 novembre 2024 - wxcharts.com

Ainsi, les modèles probabilistes mettent en évidence une zone propice à des creusements dépressionnaires dynamiques la semaine prochaine. Celle-ci s'étire des Îles Britanniques à la Mer Baltique en passant par le nord de la France, où de nombreux scénarios voient la circulation de minimums dépressionnaires plus ou moins creux. Il y aurait donc un risque d'épisode venteux dans notre pays, plus net au nord. Pour autant, il est impossible de donner plus de détails car coups de vent et tempêtes dépendent de nombreux paramètres et ne se prévoient qu'à courte échéance. De même, un contexte favorable ne signifie pas forcément que le potentiel se convertira.

Trajectoires des centres dépressionnaires jusqu'au vendredi 22 novembre 2024 - wxcharts.com

Neige en montagne, voire en plaine ?

Avec ces conditions dépressionnaires et une flux virant parfois au secteur nord-ouest, les conditions seront très favorables aux chutes de neige en montagne, bien que la limite pluie/neige fluctuera au gré du passage des perturbations. Il est évidemment trop tôt pour donner des cumuls et encore moins préciser les altitudes, mais les premières projections misent sur des quantités de neige importantes, particulièrement dans les Vosges, le Jura et le nord des Alpes où il est modélisé plus de 50 cm (et même plus d'un mètre en Savoie et Haute-Savoie). Ces cumuls ne sont bien évidemment pas à prendre au pied de la lettre mais donnent une bonne indication du potentiel.

Estimation des cumuls de neige jusqu'au samedi 23 novembre 2024 - wxcharts.com

Si la neige semble assurée en montagne, certains scénarios en projettent même jusqu'en secteurs de plaine ! En effet, le flux s'orientera parfois au secteur nord-ouest avec de l'air très frais au sol et froid en altitude. Cela pourrait être suffisant pour voir des giboulées s'inviter en plaine. Comme le montre la carte ci-dessous, la probabilité de voir des flocons semble assez nette à l'horizon du milieu de semaine prochaine dans le nord-est de la France mais devient bien plus maigre en allant vers l'ouest et le sud. Bien entendu, on parle ici de voir des flocons tomber et pas de tenue au sol.

Probabilités de voir des flocons de neige le jeudi 21 novembre 2024 - wxcharts.com

Tous les phénomènes listés dans cet article seront à confirmer dans les prochains jours. Si l'agitation semble acquise, il reste de nombreuses divergences sur les quantités de pluie, la menace de vents violents et les probabilités de voir des flocons en plaine. Il est important de prendre ces projections avec un certain recul et de consulter régulièrement les mises à jour de nos prévisions >>> 

Contrairement à l'an dernier, la neige s'est fait désirer. Elle est enfin arrivée ce mardi 12 novembre 2024, notamment dans les stations des Alpes. Météo Villes vous proposer de parcourir ces ambiances hivernales.

Retour de la neige sous une goutte froide

Le retour de la neige dans les montagnes a été engendré par la circulation d'une goutte froide. Ce mardi 12 novembre 2024, celle-ci transitait directement au dessus de notre pays, plongeant rapidement vers le sud en direction de l'Espagne puis du Portugal où arrivera en milieu de semaine. Celle-ci a diffusé l'air frais jusqu'aux régions du sud (une dizaine de degrés dans les Bouches-du-Rhône cet après-midi) et s'est accompagnée d'une humidité temporaire qui a permis aux flocons de tomber jusqu'en moyenne montagne.

Altitude du géopotentiel 500 hPa ce mardi 12 novembre 2024 - tropicaltidbits.com

Les flocons ont été observés sur le Massif Central et les Pyrénées mais les chutes de neige ont surtout été significatives dans les Alpes, essentiellement dans les massifs frontaliers ainsi qu'en Isère où la limite pluie/neige s'est parfois abaissée vers 1000 mètres. Ainsi, on relève 7 cm au sol à Monclar (04) à seulement 1197 mètres. La couche de neige dépasse parfois les 10 cm dès 1500 mètres d'altitude. Dans les Alpes-Maritimes, la station frontalière d'Isola 2000 a reçu 20 cm de neige à 1912 mètres d'altitude.

Quantités de neige au sol en montagne ce mardi 12 novembre 2024 à 17h - meteociel.fr

Arrivée de l'hiver dans les Alpes

Après une première quinzaine de novembre particulièrement calme et douce en montagne, le changement de temps fut radical ce mardi 12 novembre 2024. L'arc alpin a retrouvé des paysages hivernaux. Même en haute montagne, les paysages étaient encore vierges de neige jusqu'à ce 11 novembre, comme le montre le cliché ci-dessous de Val d'Isère à 2780 mètres d'altitude. Ce mardi, la neige a enfin recouvert le paysage, même si la couche reste mince et que l'épisode ne restera certainement pas dans les annales.

Comparaison du domaine de Val d'Isère (73) à 2780m entre le lundi 11 et le mardi 12 novembre 2024 - Skaping

En dehors des Alpes frontalières, les massifs de l'Isère figurent parmi les plus concernés par les chutes de neige de ce 12 novembre 2024. La station de Chamrousse a connu une matinée entière de neige avec des intensités passagèrement soutenues, comme le montrent les images de notre webcam. Une couche de 9 centimètres s'est déposée au sol, constituant le premier épisode neigeux notable de la saison.

Chutes de neige soutenues à Chamrousse (38) vers 1800m ce mardi 12 novembre 2024 - Météo Chamrousse

Les précipitations se sont davantage attardé sur le sud de l'arc alpin et sur une bonne partie de la région PACA, donnant des pluies parfois copieuses en Provence. Ainsi, le Mont Ventoux dans le Vaucluse a connu un épisode neigeux notable. À 1500 mètres d'altitude, la couche de neige atteignait 10 cm et culminait à près de 15 cm sur les sommets (vers 1900 mètres). Là aussi, le changement d'ambiance est radical après un début novembre sec et très doux.

10 cm de neige vers 1500m sur le Mont Ventoux (84) ce mardi 12 novembre 2024 - Serge Jaulin

Ce sont les massifs frontaliers des Alpes-Maritimes qui ont profité des chutes de neige les plus conséquentes ce 12 novembre 2024. La nivôse implantée à Isola 2000 à 1912 mètres d'altitude a mesuré une couche de neige de 20 cm au sol ce mardi. Ce matin, les conditions de circulation étaient délicates avec des intensités neigeuses (ayant atteint 6 cm/h en début de matinée). La circulation s'est rapidement améliorée cet après-midi avec l'atténuation nette des chutes de neige.

20 cm de neige tombés à Isola 2000 (06) vers 1900m ce mardi 12 novembre 2024 - webcam HD

Massif Central et Pyrénées également saupoudrés

Si les précipitations ont été moins actives, elles ont également concerné le Massif Central qui a connu ses premières sensations hivernales de la saison. Même le bas des domaines a eu droit à un petit blanchissement, comme le montre la photo ci-dessous au Mont-Dore vers 1300 mètres d'altitude. Les quantités de neige tombées sur le Massif Central restent maigres et ne feront sans doute pas long feu face au retour du soleil ces prochains jours.

Paysages blanchis au Mont-Dore (63) vers 1300m ce mardi 12 novembre 2024 - webcam HD

Les Pyrénées ont également connu de petites chutes de neige en matinée, apportant un petit saupoudrage. De nouvelles chutes de neige se produisent ce soir du 12 novembre 2024, blanchissant les stations. Les images ci-dessous ont été prises depuis la station des Monts d'Olmes en Ariège vers 1500 mètres d'altitude. Là également, l'épisode sera de courte durée puisqu'un retour au sec va s'opérer en cours de nuit prochaine.

Neige aux Monts d'Olmes (09) vers 1500m ce mardi 12 novembre 2024 - Viewsurf

Cet épisode neigeux est d'une totale banalité pour un mois de novembre, d'autant que les quantités sont souvent modestes. Toutefois, il marque un changement radical de temps après une première décade de novembre sèche et remarquablement douce en altitude.

Après une première décade de novembre anticyclonique mais très contrastée sur la France entre grisaille et fraîcheur au Nord et soleil et douceur au Sud, la situation évolue sensiblement cette semaine.

Les hautes pressions, bien ancrées sur l'Europe depuis la fin du mois d'octobre, reculent en effet vers les îles britanniques et l'Atlantique en ce début de semaine, laissant le champ libre à plusieurs venant s'isoler entre la péninsule ibérique et l'Europe centrale dans les prochains jours.

Animation des geopotentiels sur l'Europe entre le 11 et le 16 novembre 2024 – Modèle GFS via WX CHARTS

Ce changement de configuration sera donc accompagné d'une bascule du flux au Nord-Est sur notre pays, favorisant l'arrivée de masses d'air plus fraîches par le Nord du continent européen.

Animation des températures à 850 hPa sur l'Europe entre le 11 et le 16 novembre 2024 – Modèle GFS via WX CHARTS

De ce fait, les températures vont baisser sur la majorité de la France dès demain mardi 12 novembre, perdant souvent 2 à 3 °C au niveau des maximales par rapport à cet après-midi au Nord, parfois plus de 4/5°C au Sud. Le mercure peinera ensuite à dépasser les 9/10°C en milieu de semaine sur le Nord et seuls les abords de la Méditerranée conserveront des températures un peu plus douces (mais devenant également fraîches pour la période).

Un radoucissement pourrait ensuite s'opérer temporairement en fin de semaine sur le Sud du pays, mais celui-ci reste encore à confirmer.

Évolution des températures maximales sur la France entre le 11 et le 16 novembre 2024 – Météo-Villes

En plus de ces températures restant basses, même pour une mi-novembre, un vent de Nord-Est parfois sensible se lèvera sur la moitié Nord de la France dès demain, accentuant encore le ressenti frais sur ces régions. Celui-ci se calmera toutefois dès jeudi avec des ressentis devenant un peu moins désagréables, excepté sur l'Est de la France.

Évolution des ressentis sur la France entre le 12 et le 14 novembre 2024 – Modèle GFS via WX CHARTS

Au niveau des minimales, la baisse des températures se fera également ressentir sur la majorité de la France avec des matinées froides sur de nombreuses régions. Des gelées devraient même faire leur retour en plaine entre mercredi et vendredi, notamment du Massif Central à l'Est du pays, se montrant plus ou moins marquées en fonction de la nébulosité nocturne.

Évolution des températures minimales sur la France entre le 12 et le 15 novembre 2024 – Modèle GFS via WX CHARTS

L'avantage relatif de cette arrivée d'air plus frais/froid par le Nord-Est est néanmoins un morcellement temporaire de la grisaille sur les régions du Nord, notamment entre ce lundi après-midi et mercredi. Certaines régions vont donc retrouver des éclaircies après parfois plus de deux semaines de grisaille !

Retour de la neige en montagne et risque de fortes pluies près de la Méditerranée

La goutte froide plongeant de la mer du Nord vers la péninsule ibérique en ce début de semaine n'engendrera pas de temps particulièrement humide sur la majorité de la France, les hautes pressions restant dominantes et limitant le risque de temps très instable.

Toutefois, des précipitations sont tout de même attendues entre la nuit prochaine et demain, apportant quelques chutes de neige sur nos reliefs en raison de l'arrivée d'air plus froid en altitude.

Animation du risque de précipitations sur la France entre le 11 et le 12 novembre 2024 – Modèle arome via WX CHARTS

Ainsi, quelques centimètres sont attendus en moyenne montagne durant cette période, notamment du côté des Alpes et des Pyrénées. Les quantités resteront le plus souvent anecdotiques, dépassant parfois les 10cm au-dessus de 2000m entre les Alpes et l'Est des Pyrénées.

Cumuls de neige attendus jusqu'au mercredi 13 novembre 2024 – via Skipass

Outre ces quelques chutes de neige, on surveillera également le risque de pluies parfois orageuses entre mardi et mercredi près de la Méditerranée, l'arrivée de la goutte froide provoquant un regain d'instabilité sur ces régions. Selon les dernières modélisations, c'est notamment entre les Bouches-du-Rhône et l'Ouest du Var que les cumuls les plus notables devraient être observés en journée de mardi avec des orages parfois très pluvieux attendus sur ces secteurs, même si le plus gros de l'instabilité restera heureusement sensiblement au large.

Cumuls de pluie attendus jusqu'au mercredi 13 novembre 2024 près de la Méditerranée – Modèle ICON-EU via meteociel.fr

Vers une dégradation et un froid plus notables en fin de semaine ?

Si une grande partie de la semaine devrait rester assez calme sur la majorité du pays, la goutte froide s'éloignant rapidement vers l'Espagne et les pressions restant hautes sur la France, un changement de temps plus franc pourrait toutefois s'opérer en fin de semaine.

Les hautes pressions pourraient en effet s'affaisser et laisser place à un flux de Nord-Ouest plus dépressionnaire et agité, rimant donc avec le retour de pluies fréquentes et parfois fortes sur de nombreuses régions.

Animation des géopotentiels sur l'Europe du 15 au 19 novembre 2024 – Modèle GFS via WX CHARTS

Cette bascule en flux de Nord-Ouest ouvrirait également la porte à de l'air polaire maritime sur notre pays avec une baisse des températures bien plus franche et un risque de neige jusqu'à très basse altitude, voire en plaine en fonction du placement exact des centres d'actions.

Situation envisagée pour le dimanche 17 novembre 2024 sur l'Europe – Modèle GFS via WX CHARTS

Ce type de temps plus agité, humide et potentiellement plus froid persisterait ensuite la semaine suivante sur la majorité du pays, excepté peut-être aux abords de la Méditerranée (en général à l'écart du temps agité dans ce type de flux).

Anomalies de températures et de précipitations sur l'Europe pour la semaine du 18 au 24 novembre 2024 – ECMWF

Cette tendance restera toutefois à confirmer dans les prochains jours, l'évolution des gouttes froide circulant sur l'Europe cette semaine étant déterminante quant à l'intensité et à la durée de cette dégradation potentiellement plus marquée et durable.

Le Copernicus Climate Change Service (C3S), mis en œuvre par le Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme (au nom de la Commission européenne, a émis il y a quelques jours un bilan inquiétant quand à la mesure du réchauffement climatique actuel.

En effet, d'après les récentes analyses (ensemble de données ERA5 utilisant des milliards de mesures provenant de satellites, de navires, d'avions et de stations météorologiques dans le monde entier), il fait état que l'anomalie mondiale de température sur les 12 derniers mois (novembre 2023 à octobre 2024) atteint +1.62°C par rapport à l'ère pré-industrielle (référence 1850-1900).

Si ce seuil des +1.5°C n'avait pas été atteint pour l'année 2023 (+1.48°C), deux constats sont désormais clairs :

• L'année 2024 sera l'année la plus chaude jamais enregistrée dans le Monde. Il faudrait en effet une anomalie quasi-nulle pour novembre et décembre pour ne pas battre ce record).
• L'année 2024 va devenir la première année complète à dépasser le seuil fixé par l'accord de Paris visant à limiter le réchauffement planétaire à +1.5°C.

Anomalie annuelle de la température mondiale entre 1940 et 2024 - écart par rapport à l'ère pré-industrielle (1850-1900) - C3S / ECMWF

Au mois d'octobre 2024, la température globale à l'échelle mondiale était de +1.65°C au-dessus des niveaux pré-industriels (période 1850-1900). Pire encore, il s'agit du 15e mois sur les 16 derniers pour laquelle la température moyenne de l'air dépasse le seuil fatidique des +1.5°C par rapport à ces niveaux pré-industriels. Seul le mois de juillet 2024 a été en deçà de manière très anecdotique avec un bilan de +1.48°C.

Anomalies mensuelles de la température mondiale depuis 1940 - écart par rapport à l'ère pré-industrielle (1850-1900) - C3S / ECMWF

Mais ces bilans annuels ou mensuels cachent également des valeurs plus ponctuellement catastrophiques. En effet, il y a un an lors de la journée du 17 novembre 2023, l'anomalie de température mondiale avait dépassé de manière inédite jusqu'alors les +2°C, pour atteindre un pic à +2.07°C par rapport à cette ère pré-industrielle (suivi de +2.06°C le lendemain).

Nous sommes en 2024, et les engagements signés à travers l'Accord de Paris semblent donc déjà mis à mal. En effet en 2015, à la suite de la 21e Conférence sur les Changements Climatiques (COP21), un avancement majeur dans la lutte contre le réchauffement climatique avait été signé par près de 200 pays visant une réduction de 40% des émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030 (par rapport à 1990) et une limitation du réchauffement climatique à +1.5°C.

Il est toutefois bon à noter que le dépassement durant une année du seuil fixé à +1.5°C ne remet en aucun cas en cause cet Accord de Paris. Pour que cet objectif soit considéré comme obsolète, il faudra que ce réchauffement dépasse +1.5°C dans le long terme (plusieurs années consécutives voire une décade complète), ce qui n'est pour l'instant pas le cas, même si ce signal reste défavorable.

Si de nouvelles actions et mesures sont prises chaque année pour limiter les impacts de ce réchauffement, d'autres laissent malheureusement augurer un véritable retour en arrière. Le 1er juin 2017, le président américain Donald Trump annonçait le retrait des États-Unis de l'accord de Paris, avant un retour en janvier 2021 à la suite de l'élection de Joe Biden. La nouvelle élection de Donald Trump pour 2025, ouvertement climatosceptique, pourrait de nouveau provoquer un retrait des Etats-Unis de cet accord. Pour rappel, les États-Unis sont responsables à hauteur de 12.6% des émissions globales de CO2 dans l'atmosphère, soit le 2e plus grand émetteur derrière la Chine (32.9%). 

Signature de l'Accord de Paris en 2015 à la suite de la Conférence sur les Changements Climatiques COP21 - AFP

Un taux d'ensoleillement extrêmement faible depuis deux semaines

Depuis désormais deux semaines, les hautes pressions règnent sur notre pays. Outre un temps (enfin) sec après de longs mois marqués par les pluies et les intempéries, cette séquence calme se démarque malheureusement par un phénomène : la grisaille !

De longues journées interminables sous les nuages voire dans le brouillard, telles sont les conditions observées quasi-quotidiennement sur la moitié nord de la France depuis la fin du mois d'octobre. Les images satellites laissent en effet entrevoir cette couche souvent compacte de nuages englobant des régions complètes (et s'étalant même sur une bonne partie de l'Europe du Nord) !

Animation satellite au-dessus de la France - du 28 octobre au 8 novembre 2024 - NASA Worldview

Le taux d'ensoleillement est par endroit au niveau des records pour la période. Du 26 octobre au 8 novembre, un bon nombre de villes n'ont pas observé plus de 2 heures de soleil par jour en moyenne (soit moins de 28 heures). Dans le secteur du Val de Loire, ce soleil est même quasi aux abonnés absents deux deux semaines complètes puisque l'on mesure en 14 jours :

• 1h 21mn à Blois
• 2h 00mn à Orléans
• 2h 17mn à Tours
• 2h20 à Angers

Le soleil n'a été aperçu que 18 petites minutes en 12 jours sur la ville de Blois (du 28 octobre au 8 novembre). A Châteaudun et à Angers, une série incroyable de 11 jours sans une seule minute de soleil a été constatée entre le 29 octobre et le 8 novembre, et cette série a atteint 10 jours pour la ville de Nantes (29 octobre au 7 novembre).

Durée totale de l'ensoleillement en heures - du 16 octobre au 8 novembre 2024

Anticyclone : principal responsable de ces nuages

En automne, les nuits sont en effet plus longues et la pellicule d'air proche du sol se refroidit rapidement en étant compressée. Or, l'air contient, selon sa température, une quantité maximale variable de vapeur d'eau avant que celle-ci ne se condense. Plus l'air sera froid, plus celui-ci sera dense et donc plus l'humidité qu'il contient pourra se condenser rapidement et former des nuages.

Ainsi, la couche d'air située près du sol se refroidit rapidement. Or, en raison d'une humidité ambiante importante suite à des semaines de pluies excédentaires, les brouillards et nuages bas se forment... et restent plaqués au sols durant des semaines par les hautes pressions au-dessus de notre pays.

La formation du brouillard et des nuages bas en période anticyclonique – Météo-Bretagne

L'absence de vent sous ce blocage anticyclonique ne permet souvent pas de dissiper l'humidité et d'engendrer un retour du soleil. En l'absence de ce vent, l'humidité continue de se condenser et les nuages bas perdurent indéfiniment... Quelques rares zones de la moitié Nord parviennent très ponctuellement à voir le retour du soleil avec des conditions permettant un morcèlement temporaire de la couche nuageuse. C'est notamment ce qu'il s'est produit en journée du 7 novembre au dessus de la Bretagne, profitant d'un ciel pleinement dégagé autour d'une véritable "tartine" de nuages bas.

Zone de ciel dégagé au-dessus de la Bretagne ce 7 novembre 2024 - Satellite AQUA

Un ensoleillement en berne depuis des mois jouant sur notre moral et notre santé

Cette importante grisaille intervient qui plus est, après un début d'automne déjà remarquablement nuageux et maussade (déficits d'ensoleillement de -23% en septembre et -14% en octobre).

Lors du mois de septembre, aucune station de notre panel n'était parvenue à atteindre son quota mensuel d'ensoleillement, et le déficit atteignait -35% à -45% dans le Limousin, le Nord des Alpes ou encore dans les Côtes d'Armor. En octobre, la grisaille avait été généralisée des Pyrénées jusqu’au Val-de-Loire ou bien dans les massifs de l'Est avec des déficits allant de -20 à 40%.

Anomalie de l'ensoleillement en septembre et octobre 2024 (par rapport à la moyenne 1991-2020) - Météo-Villes

Une telle période aussi peu ensoleillée a des conséquences sur notre santé : c'est grâce aux rayons UV-B contenus dans la lumière solaire que la peau synthétise la vitamine D stockée dans les cellules graisseuses de notre corps. Les rayons du soleil permettent de libérer la sérotonine, souvent surnommée "hormone du bonheur". Ainsi, un manque d'exposition au soleil peut jouer sur notre moral. C'est la raison pour laquelle des cures de vitamine D sont parfois recommandées l'hiver, lorsque le soleil est faible et que le jour est court (en été, il est bien plus facile d'obtenir la dose nécessaire, puisque 20 minutes d'exposition suffisent).

Malheureusement, il sera toujours aussi compliqué de retrouver le soleil et de profiter de ces UV-B au cours des jours à venir. En effet, les nuages resteront souvent de la partie la semaine prochaine, avec le passage d'une probable goutte froide en première partie de semaine qui pourrait apporter fraîcheur et même humidité (>>)... avant de nouveau une période anticyclonique pour la mi-novembre qui pourrait être une nouvelle fois synonyme de nuages bas et brouillards !

Prévision de l'ensoleillement journalier - du 10 au 13 novembre 2024 - Weather Online

L'automne s'est déjà largement affirmé sur l'hémisphère Nord et nous ne sommes maintenant qu'à 3 semaines de l'hiver météorologique, qui débute le 1er décembre. Si en France, la neige est loin de faire l'actualité, tant en plaine que sur les reliefs, où des records de douceur ont été battus ces derniers jours, l'hiver s'installe déjà plus franchement à de plus hautes latitudes.

Europe :

En Europe, c'est sur le Nord et le Nord-Est du continent que l'hiver a déjà repris ses droits. Du Nord de la Scandinavie à l'Ouest de la Russie, une couche de neige au sol est déjà présente en cette première décade de novembre.

Couche de neige au sol sur l'Europe le 7 novembre 2024 – Via zoz.cbk.waw.pl

Si une large partie du continent est concerné depuis la fin du mois d'octobre dernier par des hautes pressions persistantes, plusieurs assauts hivernaux ont en effet été observés sur les régions citées précédemment ces derniers jours, circulant en périphérie de l'anticyclone.

C'est ainsi sur l'Est de la Russie que l'hiver est le plus présent en cette première décade de novembre sur le continent européen. Moscou a par exemple subi ses premières chutes de neige de la saison entre le 4 et le 6 novembre dernier, déposant un petit manteau blanc sur la capitale russe.

Premières chutes de neige de la saison sur Moscou entre le 4 et le 6 novembre 2024 – Via Twitter Nata777__ et SenoreAmore

En Scandinavie, si la neige est encore présente en cette fin de semaine sur le Nord du pays, un redoux a toutefois fait disparaître une bonne partie du manteau neigeux ces derniers jours. Exemple à Storuman en Norvège où les chutes de neige du début du mois de novembre ont aujourd'hui majoritairement fondu.

Évolution de la couche de neige entre le 1er et le 7 novembre 2024 à Storuman – Via Windy

Le constat est le même du côté de l'intérieur de l'Islande. Si les premiers vrais assauts hivernaux ont été observés à la fin du mois d'octobre, le temps s'est bien radouci depuis et la couche de neige au sol a bien diminué sur de nombreux secteurs.

Évolution de la couche de neige entre la fin octobre et le 7 novembre 2024 dans le centre de l'Islande – via Windy

Amérique du Nord :

L'hiver est déjà bien installé en cette première décade de novembre sur les plus hautes latitudes du continent américain. Entre l'Alaska et le Nord du Canada, les chutes de neige se succèdent depuis le début du mois et l'ambiance est déjà bien hivernale.

Paysages enneigés dans le Yukon ce 6 novembre 2024 – Via Windy

Le froid est également bien installé sur ces régions. À Fairbanks en Alaska par exemple, les minimales ont atteint les -15°C à 3 reprises depuis le début du mois de novembre et seulement une journée de dégel a été observée.

L'hiver est déjà bien installé à Fairbanks en Alaska – Webcam via Windy

Plus au Sud, l'hiver commence tout juste à s'installer, notamment du côté des Rocheuses où les chutes de neige se font plus fréquentes depuis la fin du mois d'octobre. La neige reste toutefois assez rare en plaine même si quelques épisodes neigeux ont pu être observés ces derniers jours entre l'Alberta et le Saskatchewan.

Petite couche de neige en Alberta le 6 novembre 2024 – Via Twitter darcy_lang48723

En cette fin de semaine, c'est paradoxalement encore plus au Sud que l'assaut hivernal le plus notable est observé. Un important épisode neigeux précoce concerne en effet les états du Nouveau-Mexique et du Colorado avec des chutes de neige particulièrement importants sur ces secteurs, pouvant dépasser les 50 à 80cm d'ici la fin du week-end.

Accumulations de neige envisagées d'ici demain samedi entre le Colorado et le Nouveau-Mexique – Via Twitter IsaiahFiel16717

Des accumulations particulièrement importantes sont déjà observées ce vendredi sur ces régions, notamment sur les reliefs où celles-ci dépassent plusieurs dizaines de centimètres.

Importantes chutes de neige ce 8 novembre dans le Nouveau-Mexique – Via Twitter AllieRenison

Cet épisode est donc le premier épisode neigeux majeur de la saison hivernale sur les États-Unis, se produisant de façon précoce à des latitudes qui plus est assez basses.

Asie :

L'hiver s'installe durablement depuis maintenant plusieurs semaines sur le nord du continent asiatique, notamment du côté de la Sibérie où la neige au sol est présente depuis la première décade d'octobre.

Animation de la couche de neige au sol sur l'Asie depuis le 9 octobre 2024 – NOAA

C'est notamment sur le Nord-Est de la Russie que le froid est le plus présent en ce début novembre avec des températures descendant parfois sous les -20/-30°C sur cette région, chose qui n'est pas très inhabituelle en cette période de l'année cela dit.

Températures à 2m sur le continent asiatique ce 8 novembre 2024 – via ClimateReanalyzer

Sur une large partie de l'Est de la Russie, l'hiver est à présent bien installé avec des journées froides et enneigées devenant maintenant quotidiennes.

Neige à Magadan (Russie) ce 7 novembre par -10°C – via Windy

Cette neige s'est également propagée plus au Sud ces derniers jours, s'étendant jusqu'au Nord-Est de la Chine et à la Corée du Nord. Celle-ci devrait se montrer de plus en plus récurrente dans les prochaines semaines sur ces secteurs avec l'installation plus franche de l'hiver.

La nette domination des hautes pressions pourrait être contrariée par la circulation d'une goutte froide dans les parages de la France la semaine prochaine. Le point sur les dernières tendances.

Semaine prochaine : instable sous une goutte froide ?

Si la fin de cette semaine restera dominée par les hautes pressions mais pas forcément pas le beau temps (encore beaucoup de grisaille), la situation devrait évoluer de manière plus rapide que prévu pour la suite. Dès le lundi 11 novembre 2024, le cœur de l'anticyclone reculera sur l'Atlantique et un talweg associé à une dépression nordique plongera vers le Danemark, contournant les hautes pressions par le nord. Depuis peu, les scénarios ont évolué et envisagent la formation d'une goutte froide suite à ce talweg, laquelle se positionnerait entre Danemark et Allemagne en début de semaine prochaine.

Situation météo en Europe pour le lundi 11 novembre 2024 - ECMWF

Puis, les hautes pressions regonfleraient rapidement des Açores vers la Scandinavie et l'ouest de la Russie, ce qui aurait pour effet de piéger la goutte froide au sud de l'anticyclone. Ainsi, de nombreux scénarios la voient circuler dans les parages de la France à l'horizon du mercredi 13 novembre 2024. Ce nouveau scénario met à mal celui de la domination anticyclonique sur nos régions, puisque la goutte froide serait associée à de l'instabilité et que le cœur de l'anticyclone serait plutôt situé sur l'Atlantique et le nord du continent. Dans cette configuration, il faudrait aussi compter sur l'apport d'un air très frais avec un flux virant au nord puis au nord-est.

Situation météo en Europe pour le mercredi 13 novembre 2024 - ECMWF

Fraîcheur sensible, averses et neige en montagne ?

Plus concrètement, cette goutte froide pourrait amener le retour de conditions plus instables en France, bien qu'il ne s'agirait pas de perturbations organisées (comme c'est le cas en flux océanique dépressionnaire). L'activité des précipitations et leur localisation dépendrait directement de la position exacte de la goutte froide, impossible à définir pour le moment. Dans tous les cas, il faut s'attendre à des nuages très abondants et porteurs de précipitations intermittentes, possiblement plus actives vers les reliefs où la neige pourrait apparaître dès la moyenne montagne.

Précipitations en 6h le matin du mercredi 13 novembre 2024 - ECMWF

Ce temps maussade s'accompagnerait d'une accentuation de la fraîcheur sur l'ensemble de la France, gagnant cette fois les régions du sud où la première semaine de novembre 2024 fut très douce. À l'horizon du milieu de la semaine prochaine, certains scénarios envisagent des températures maximales inférieures à la barre des 10°C sur près des deux tiers de la France, marquant un premier coup de fraîcheur notable. Dans ces conditions, nul doute que les précipitations se produiraient sous forme de neige en montagne.

Températures maximales du jeudi 14 novembre 2024 - modèle américain du 07/11/24 via wxcharts.com

Des incertitudes qui invitent à la prudence

Si le scénario d'un anticyclone centré sur la France s'éloigne, le positionnement de la goutte froide est encore flou. Comme le montrent les 4 cartes ci-dessous, les modèles divergent quant à la localisation de cette anomalie instable. Le modèle américain l'envoie sur l'Italie, avec peu d'instabilité en France. Chez le modèle européen, notre pays serait davantage concerné avec une instabilité plus franche vers les Alpes et le nord de l'Italie. Les modèles allemand et anglais, quant à eux, voient la goutte froide plonger vers la Méditerranée, apportant une instabilité plus nette sur les régions méditerranéennes mais épargnant le nord.

Différentes positions de la goutte froide au mercredi 13 novembre selon les modèles - meteociel.fr

Le diagramme ci-dessous est particulièrement éloquent. Il montre à quel point les scénarios divergent très fortement à l'horizon des 12-13 novembre prochains, soit à une échéance de 5-6 jours. Il s'agit d'un signal très clair de l'incertitude sur la position géographique de la goutte froide et donc des conséquences qu'elle aura sur le temps sensible en France. Pour l'heure, il est donc nécessaire de regarder la situation avec un certain recul et il est important de consulter les mises à jour des prévisions, susceptibles d'évoluer lors des prochains jours.

Altitude du géopotentiel 500 hPa à Paris du 7 au 23 novembre 2024 - meteociel.fr

Si le baromètre est élevé, le beau temps n'est pas forcément au rendez-vous. En effet, les nuages bas sont nombreux et leur dissipation est parfois difficile à prévoir.

Nuages bas : une prévision difficile

On le répète régulièrement : qui dit anticyclone en automne ne dit pas forcément soleil. La faute aux nuages bas. En effet, les hautes pressions font office de couvercle en piégeant l'humidité dans les basses couches de l'atmosphère. Ainsi, cette humidité ambiante se condense et forme de la grisaille, réduisant parfois les visibilités (brouillards). En ce moment, on note la présence de nombreux brouillards dits d'inversion. Cela signifie que la couche de nuages est proche du sol et peu épaisse, si bien que les reliefs passent au dessus de ces nuages et bénéficient du soleil avec des températures souvent plus douces qu'en plaine.

Schéma montrant le brouillard d'inversion - MétéoLor

Plusieurs raisons expliquent pourquoi la prévision des nuages bas est aussi délicate. Tout d'abord, la couche nuageuse est parfois peu épaisse (quelques centaines voire dizaines de mètres selon les cas). Par ailleurs, une variation du vent de quelques km/h peut dissiper les nuages bas au profit du soleil, à l'inverse d'un vent très faible ou nul qui favorisera leur maintien. De plus, une variation de l'humidité relative de quelques pourcents peut considérablement modifier l'épaisseur de la couche nuageuse. Enfin, une variation de température d'un degré peut également accentuer ou diminuer le phénomène de condensation et donc faire varier la couche nuageuse de façon très locale. Avec des variables d'ajustement aussi minces, le risque d'erreur de prévision est accru.

Brouillard dans les vallées mais pas sur les hauteurs en Côte-d'Or le lundi 4 novembre 2024 - Gabriel Vignes via infoclimat.fr

Privilégiez la météo expertisée

Vous l'aurez sans doute remarqué si vous consultez la météo sur l'application de base de votre téléphone ou sur un site météo autre que le nôtre : les prévisions actuelles sont bien trop optimistes concernant la couleur du ciel. En effet, ces prévisions sont automatiques et ne bénéficient d'aucune expertise humaine, se contentant de fournir le scénario brut du modèle. Or, l'immense majorité des prévisions automatiques se basent sur le modèle américain GFS, connu pour être mauvais dans la prévision des nuages bas. Ce mercredi 6 novembre 2024 en est un parfait exemple. Le modèle envisageait un temps ensoleillé et doux sur tout le quart nord-ouest. Dans la réalité, presque tous ces secteurs sont restés sous les nuages bas et la fraîcheur.

Comparaison entre le modèle américain et la réalité ce mercredi 6 novembre 2024 - meteociel.fr

Sur Météo Villes, nos prévisions sont expertisées humainement. Nos prévisionnistes consultent d'autres modèles plus performants et utilisent leurs connaissances ainsi que leur expérience afin de corriger le tir et proposer une prévision bien plus proche de la réalité. Ainsi, pour la journée du jeudi 7 novembre 2024, la météo automatique propose de belles éclaircies sur Paris. En revanche, nos prévisionnistes qui ont analysé la situation s'attendent à une nouvelle journée de nuages bas tenaces et proposent donc un scénario plus pessimiste. C'est pourquoi il est primordial de s'orienter vers une météo expertisée.

Comparaison entre la météo de l'iPhone (automatique) et de Météo Villes (expertisée) pour le jeudi 7 novembre 2024

Des averses malgré les hautes pressions

Alors que les pressions sont largement anticycloniques sur l'ensemble de la France, des averses (voire des orages) ont pu être observées dans certaines régions du sud ces dernières heures. Mardi soir, la pluie s'est invitée sur Grenoble. Mercredi matin, ce fut au tour de Marseille d'être concernée par des averses soutenues et stationnaires. Il est tombé jusqu'à 18,9 mm à la station du Palais Longchamp, des pluies notables qui sont tombées alors que les baromètres affichaient 1027 hPa !

Près de 19 mm de pluie tombés à Marseille (13) ce matin du mercredi 6 novembre 2024 - webcam Vision-Environnement

Les hautes pressions ne sont pas une garantie d'un temps sec. En effet, un faible talweg a transité sur la France mardi, aboutissant à l'isolement d'une faible goutte froide d'altitude sur le sud-est de la France ce mercredi. Ainsi, les pressions restent hautes mais certaines couches de l'atmosphère sont instables, autorisant le déclenchement d'averses. Comme ces anomalies instables sont de faible ampleur et transitent au sein d'un champ de pressions élevées, les modèles météo rencontrent des difficultés à simuler les précipitations (car il n'y a rien d'organisé) et cela peut engendrer quelques surprises à échelle locale, comme à Marseille où les habitants ne s'attendaient pas à des pluies aussi soutenues mercredi matin.

Faible talweg donnant naissance à une petite goutte froide en France ce mercredi 6 novembre 2024 - tropicaltidbits.com

Anticyclone = soleil : une croyance qui a la dent dure

Aujourd'hui encore, nombreux sont ceux qui associent immédiatement une prévision anticyclonique à une météo ensoleillée. Pourtant - comme nous venons de le démontrer - c'est très loin d'être une garantie, en particulier durant l'automne et l'hiver. L'orientation du flux est très importante. Avec un anticyclone centré sur l'Écosse, la France se retrouve en flux continental propice à un air sec et à un soleil généreux. Si cet anticyclone est centré au nord-ouest de la péninsule ibérique, un flux de nord-ouest plus océanique et donc plus humide domine, favorisant les nuages bas. Dans ces deux situations, le baromètre affichera une pression similaire mais la couleur du ciel sera radicalement différente !

Situations aux pressions similaires mais au temps sensible différent - Météo Villes

Par ailleurs, il est faux de penser qu'une pression anticyclonique (soit supérieure à 1015 hPa) protège de la pluie. Les fronts pluvieux associés aux dépressions peuvent s'étirer sur plusieurs milliers de kilomètres et il n'est pas rare de les voir déborder jusqu'aux cellules anticycloniques. Ainsi, il est tout à fait possible que votre baromètre affiche 1020 à 1025 hPa mais qu'un front pluvieux parvienne tout de même à passer, comme l'illustre la carte ci-dessous. Notons tout de même que plus vous êtes proches du cœur de l'anticyclone et plus ce risque s'amenuise.

Situation aux pressions anticycloniques mais au temps humide en France - Météo Villes